Huguette, 6 ans. Elle apprend l’Histoire Sainte : le Bon Dieu ne voulant pas qu’Adam soit seul lui a pris une côte pour en faire une femme. Huguette : « Ça a dû faire un bon bifteck pour le Bon Dieu ».
Denise, 6 ans. Elle appelle sa sœur « cochon » ! ! Sa mère la gronde : — On ne dit pas de ces choses-là — Alors « vache » — On ne donne pas aux personnes des noms d’animaux, insiste la maman.
— « Boite », alors, dit rageusement la petite.
Martine (4 ans 1/2) joue avec son petit frère qui lui montre la paume de sa main et demande :
— Qu’est-ce que c’est que ça ?
— C’est, dit la petite, le côté plat avec quoi on prend.
La même, 5 ans. Il est convenu que l’on doit manger des pruneaux en nombre impair ; elle en prend trois. Mais elle en redemande trois autres.
— Alors, dit papa, est-ce que ça fait un nombre impair ?
La petite réfléchit, fait son calcul :
— Non, c’est un nombre pair.
— Que faire alors ?
— Mais, on n’a qu’à en prendre une troisième fois.
Ma petite-fille Yvette, 6 ans.
Jamais elle n’a cessé de penser à son papa ; il est toujours auprès d’elle :
— Le dimanche, à la messe, je lui parle.
— Que lui dis-tu ?
— Je lui dis ma fable.
Elle et sa sœur ont une discussion (?).
Yvette : « Non, je n’ai pas fait ça. Demande à papa, il le sait, lui ».
Ses lettres à grand-mère avec l’orthographe :
« Tu sé, tu me ferai telleman plaisir si tu voulè venir dans ma méson ; je ne té jamais vu dans ma maison.
Je ris à grand-mère ; je t’aime comme papa ».