Aucun de nous ne s’explique le mouvement retrograde nous marchons passifs. À Lomme nous rejoignons un detachement du 9eme cuir. environ Cent sabres, il fait route avec nous. Il fait très chaud et j’ai soif. Je gobe des œufs en route. Nous croisons des fantassins territoriaux de l’Ouest, Sarthe, etc… À ce qu’ils racontent ils se sont fait esquinter en Belgique, ils sont perdus. J’ai su plus tard que c’etait vrai, l’offensive Boche foudroyante en Belgique ayant deconcerte les previsions et nos troupes de couverture etant ds l’Est, on dut ramasser precipitamment toutes les troupes qu’on avait sous la main. C’est ce qui explique l’engagement de certains régiments territoriaux au début.
Nous faisons l’arrière garde de tous ces traînards d’infanterie
et d’un detachement xxx (1 bataillon, je crois) de la reserve
du 33eme. Les pauvres types n’en peuvent plus, il y en
a tout le long de la route et nous devons les suivre, c’est
terrible et fatigant de marcher comme ça. Tous les 500 metres
halte. Pied à terre. Nous mettons toute la journée
pour arriver à La Bassée et quand nous arrivons vers
9h½ du soir une pluie torrentielle se dechaine qui
nous transperce jusqu’aux os.
Nous cantonnons dans un hangar. Il faut seulement s’occuper de loger les chevaux, de faire les distributions, la soupe etc… Au debut c’est dur, je suis ereinté.
26 août Repos, j’en suis bien aise, la ville est pleine de troupes de toutes sortes. On a l’air de fuir, et pourtant on ne s’étonne de rien. Il est vrai que nous sommes tout a fait à l’extrême aile des armées. J’ai dormi cette nuit dans un bon lit. J’ai perdu la montre qu’Edmond m’avait donné avant de partir.