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sophie kovalewsky.

sente aux nouvelles connaissances qu’en ma qualité de « maman de Foufi », et tu ne saurais imaginer l’influence écrasante que cela exerce sur ma vanité, et les vertus féminines, dont tu ne me croirais jamais capable, que cela fait pousser en moi comme des champignons. Ajoutes-y une chaleur qui fait fondre mon cerveau, et tu pourras te représenter de quoi j’ai l’air en ce moment. En somme, le résultat de toutes les petites puissances et de toutes les petites influences, qui régnent sur ta pauvre amie, est de me retenir à Moscou jusqu’au 15 août. La seule chose que je puisse espérer est de vous rejoindre en Normandie, pour aller de là avec ton frère à Aberdeen. Écris-moi vite, chère bonne Anne-Charlotte. Que tu es heureuse et combien je t’envie ! Tu ne saurais le croire. Écris du moins, je ferai mon possible pour te rejoindre en Normandie.

« Bien à toi,
« Sonia. »


Comme d’habitude sa lettre n’avait pas de date ; peu après, elle écrivit à mon frère :


« Cher monsieur,

« Je viens de recevoir votre aimable lettre, numéro 8, je me hâte de vous répondre, bien que je n’aie absolument rien d’intéressant à vous dire. Notre vie est monotone à ce point que j’en perds non seulement la faculté de travailler, mais encore celle de me soucier de quelque chose. J’ai le sentiment que si cela devait