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FROISSART

pas, en effet, nous ne serons jamais, j’en appelle à vos consciences, de cette école qui abrite les événements tantôt derrière la fatalité, tantôt derrière la Providence ! Nous croyons à la responsabilité humaine, et c’est parce qu’il rend hommage à ce grand et salutaire principe, que j’applaudis Froissart, et que vous l’applaudissez avec moi.

Un mot encore à l’appui et à la gloire de cette noble thèse.

Froissart et Gaston Phœbus, après douze semaines d’intimité poétique, d’admiration et de louange réciproques, se séparent également satisfaits l’un de l’autre. Le trouvère est enchanté des prévenances reçues ; le prince est tout aise des compliments faits à ses galeries, à ses meubles, à ses armes, à ses levriers, à ses vers et à sa prose. Et il a comme un avant-goût des éloges plus complets et mieux étudiés que ne saurait manquer de lui apporter la prochaine relation de l’ingénieux et inépuisable conteur. Enfin, pour certains drames qu’il n’a pas réussi à étouffer entre les murailles de ses donjons, il compte, par ses largesses, avoir suffisamment acheté l’indulgence de la chronique. Vaine illusion et vaine espérance ! Ses libéralités sont des libéralités perdues, et il a mal employé ses florins, ses chaînes d’or et ses sourires ; la postérité ne sera pas mise en défaut ; la justice des siècles ne sera pas fraudée ; la vérité sortira du panégyrique ! La chronique est indulgente,