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FROISSART

Froissart se résume enfin et conclut : « Brièvement, dit-il, et tout bien considéré et avisé, avant que je vinsse en sa cour, j’avais été à maintes cours de rois, de ducs, de princes, de comtes et de belles dames ; mais je ne fus en aucune qui autant me plût. On véait là (on voyait) en la salle, ès-chambres et en la cour chevaliers et écuyers aller et marcher, et d’armes et d’amour les oyait-on parler… Tout honneur était là-dedans trouvé. — Nouvelles de quel royaume ou de quel pays que ce fût, là-dedans on apprenait ; car, pour la vaillance du seigneur, de tout pays elles appleuvaient. »

À cette expansion de louange, on devine que le chroniqueur dut faire là-dedans bonne et ample récolte.

C’est dans ce jour prestigieux que nous apparaît cette intéressante et curieuse physionomie de prince. Elle se détache avec une sorte de grâce sévère du tableau, si librement esquissé, quelquefois coloré si merveilleusement, par le grand peintre du xvie siècle.

Même en admettant certaines complaisances, certaines flatteries du pinceau, on ne peut s’empêcher de reconnaître l’exactitude des lignes principales, et en adoucissant quelques teintes trop brillantes, et en accusant un peu plus quelques ombres trop discrètes, on aura un portrait vrai s’imposant à l’attention et à l’examen.

L’auréole écartée, le front reste fier et domi-