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FROISSART

livre de vénerie intitulé des Desduitz de la chasse aux bestes sauvages, n’a pas eu meilleure chance que les vers, bien qu’elle ait eu les honneurs de l’in-4o.

Elle n’a point échappé à l’oubli, pas assez cependant pour que les érudits n’aient pas pu dire que le style de ce livre avait donné lieu à cette expression : C’est du Phœbus, quand on veut qualifier le jargon maladroit et emphatique qui étouffe la pensée sous la bouffissure de la phrase.

Je n’ai pas lu ce volume devenu fort rare ; je ne saurais dire par conséquent si les érudits ont tort ou raison.

J’incline cependant à croire qu’il faut chercher une explication plus moderne, au XVIe siècle par exemple, chez quelques-uns de ces prosateurs, qui embrassent notre vieux français, preste et court vêtu, dans les plis de la période grecque ou latine.

N’acceptons donc que sous réserve de plus ample informé cette étymologie injurieuse, et si nous ne devons pas défendre le prince contre les justes sévérités de l’histoire, n’hésitons pas à défendre l’écrivain contre les légèretés de la critique littéraire. S’il ne nous est pas permis d’effacer la tache de sang, essayons du moins d’effacer la tache d’encre.

Cette étrange physionomie, brillante ou obscure selon l’heure et les circonstances, se détache, on le voit, avec un puissant relief dans le drame si complexe et si mêlé du XIVe siècle.