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ROLE DE L’ÉCORCE CÉRÉBRALE EN GÉNÉRAL


Fonctions de l’écorce cérébrale chez les vertébrés inférieurs. — Le premier problème de physiologie cérébrale, celui de la nature des fonctions les plus anciennes de l’écorce du cerveau antérieur, n’a recu que naguère une solution scientifique, fondée sur l’embryologie cet l’anatomie comparée. Chez les Amphibiens et chez les Reptiles, le rudiment de l’écorce cérébrale n’est guère relié qu’avec l’appareil olfactif. Tous les autres appareils des sens n’ont été reliés à l’écorce que postérieurement à l’établissement de ces rapports primitifs de l’appareil olfaclif avec le manteau des hémisphères cérébraux. La pensée a donc commencé, dans la série des vertébrés, par l’élaboration des perceptions olfactives. Nous connaissons ainsi la nature des sensations spéciales qui, pour la première fois, trouvèrent, dans le télencéphale, un substratum anatomique, condition de la conservation et de l’association des souvenirs de ces sensations avec d’autres modes de sentir, inégalement développés. Phylogéniquement, l’écorce cérébrale la plus ancienne, reliée par des faisceaux de fibres nerveuses au lobe olfactif, a servi aux perceptions du sens de l’olfaction. Chez les Reptiles, outre le lobe olfactif lui-même, toute l’aire de la base du cerveau et une grande partie du « ganglion de la base » (corpus striatum) appartiennent encore à l’appareil offactif.

Le manteau qui s’étend au-dessus de l’appareil olfactif, relativement petit par rapport à cet appareil, contient pour la première fois une écorce régulière[1]. Des cellules épithéliales de la muqueuse olfactive entre lesquelles elles se trouvent, les fibres olfactives gagnent le lobus olfactoriusoù elles s’arborisent dans les dendrites des cellules mitrales. Les cylindraxes des cellules mitrales se terminent, sous forme de radiation olfactive, en partie dans l’écorce du lobe olfactif, en partie dans la couche des fibres tangentielles de l’écorce cérébrale et dans le réseau sous-cortical ; une autre partie, renforcée de faisceaux provenant du lobe lui-même, va dans l’épistriatum. Des stations terminales de la voie olfactive

  1. L. Edinger. Untersuchungen üb. die vergleichende Anat. des Gehirns. 3. Neue Studien über das Vorderhirn der Reptilien. Abhand. der Senckenberg. naturf. Gesellsch. Frankf, a. M,, 1896.