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LE RHINENCÉPHALE ET LE PALLIUM

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ne consisteraient que dans les troncs nerveux de tous les nerfs et de leurs branches, l’écorce cérébrale apparait alors, mutalis mutandis, comme le champ sur lequel tout le corps de l’animal est projeté par les nerfs(r). » Les matériaux dont j’ai parlé sont trop nombreux pour être tous classés ou même simplement énumérés. On insistera donc sur les voies nerveuses du névraxe dont les fonctions ont le plus d’importance en physiologie cérébrale, et partant mentale, sur les voies courtes, en renvoyant toutefois, pour les centres de projection et les centres d’association de l’écorce du cerveau antérieur, aux chapitres de ce livre où le sujet sera traité. L’étude du rhombencéphale (isthme de l’encéphale, cervelet, pont, moelle allongée), celle même du rhinencéphale doivent être ici subordonnées à celle du télencéphale, de la couche optique et des régions sous-optiques. Le rhinencéphale et le pallium. — Depuis Pauz Broca, dont les idées géniales sur l’anatomie et la physiologie comparées du grand lobe limbique ont été adoptées et confirmées par SCHWALBE, ZUCKERKANDL, TURNER, His, l’étude du cerveau antérieur forme en quelque sorte celle de deux grandes provinces, le rhinencéphale et le pallium. ReTzius, appuyé sur un nombre considérable de recherches originales d’anatomie comparée et d’embryologie, vient d’apporter à son tour un magnifique témoignage de science et de philosophie anatomiques en faveur de cette doctrine : « A plusieurs égards, dit ce savant suédois, le pallium et le rhinencéphalon sont en principe de nature et de signification très différentes(2). » Une scissure typique, profonde, la féssura rhinica, qui s’étend entre le gyrus hippocampi et le lobe temporal, séparant ainsi le rhinencéphale du pallium, est des plus constantes chez l’homme même. ZuckERkANDL l’a trouvée 86 fois sur cent, et, sur deuxcents hémisphères, RETzZIUS ne l’a presque jamais vue manquer. Le rhinencéphale est phylogéniquement la partie la plus ancienne du cerveau ‘EniNGER) ; c’est lui qui, chez les animaux macrosmatiques, sinon chez les animaux microsmatiques, tels que l’homme (FLecusiG), se développe le premier. Suivant RerTzius, chez l’homme aussi, c’est l’organe central de l’olfaction, le rhinencéphale, qui se différencie encore le premier dans le cerveau antérieur, « organe des sens représentant évidemment, dit-il, l’héritage le plus ancien de nos ancêtres les Chordoniens ; c’est, phylogéniquement, l’organe qui se développe le premier et avec le plus de force et de vigueur. » Le rhinencéphale apparait QG) Tu. Mevnerr. Psychiatrie. Xlinik der Erkrank..d. Vorderhirns (Wien, 1884). Formen und Zusammenhang des Gehirnes, 35-57.

(2) Gusrar Rerzius (Slockholm). Das Menschenhirn. Studien in der makroskopischen Morphologie. Stockh., 1896, 2 vol. in-fol., 1, Ρ. 15.