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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

il s’en faut bien que toutes les parties de l’axe cérébro-spinal d’un vertébré soutiennent entre elles des rapports de dépendance identiques. Ces rapports, qui s’établissent ct s’organisent par des voies nerveuses, reliant les masses grises inférieures du névraxe à l’écorce du cervelet et du cerveau, diffèrent avec les groupes de neurones superposés qui, de la moelle épinière et de la moelle allongée à la protubérance annulaire, au cerveau moyen et au cerveau intermédiaire, se terminent, directement ou indirectement, dans la substance grise des hémisphères cérébraux et cérébelleux, ou en sortent sous forme de faisceaux de projection centrifuges, constituant,’ avec les faisceaux de projection centripètes, de grands arcs nerveux diastaltiques.

Découvrir et fixer ces degrés divers de dépendance relative d’organes associés οἱ conspirant, cn somme, à une même fin, c’est faire plus que de montrer que l’existence des uns dépend, également à différents degrés, de celle des autres : c’est surprendre leurs rapports fonctionnels et fonder la science des fonctions du système nerveux central sur les solides fondements de l’observation et de l’expérimentation, sur les sciences les plus certaines et les plus éprouvées de la vie, sur les méthodes, aujourd’hui les mieux armées, de l’embryologie, de la physiologie expérimentale et de l’anatomie pathologique. FLecasiG et BEcHTEREwW, von Monakow, EnixGEr, GoLGt, RAMON Y CAJAL, VAN GEHUCHTEN, DÉJERINE, RETZIUS, HELD ont découvert et réuni les matériaux de cette vaste synthèse de disciplines biologiques, qui toutes convergent ct tendent à la connaissance du cerveau antérieur ou télencéphale.

Déjà Taéonore MEYNERT, dont il convient toujours d’évoquer le souvenir lorsqu’il s’agit de l’anatomie du cerveau, avait décrit, à l’aide des méthodes alors connues, un nombre considérable de masses fibrillaires des systèmes nerveux de projection et d’association, non seulement sur la facc externe, mais dans la substance blanche des hémisphères et dans les diverses régions du tronc cérébral. MEYNErT donna le nom de faisceaux d’association (Associationsbündel) aux fibres arciformes (Bogenbündel) qui, sur chaque hémisphère, associent anatomiquement les circonvolutions séparées par des sillons : ces fibres étaient pour MEYNERT « l’expression, le lien de l’unité du cerveau antérieur » auquel elles appartiennent uniquement, ajoutait-il, tandis que « les faisceaux de projection, également sur tous les points de l’écorce, sont l’expression de la diversité des organes et des surfaces du corps auxquels ils s’étendent », c’est-à-dire avec lesquels ils sont en connexion par les voies nerveuses centrales, ou voies longues. De là cette vision géniale du grand anatomiste de Vienne : « Si l’on se représente analtomiquement le système nerveux de l’homme tout entier, de l’homme nerveux, dont les organes, reflets de son corps,