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ÉPOQUE CONTEMPORAINE

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VOIES ET FONCTIONS CONDUCTRICES DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL


L’étude des connexions existant entre les diverses régions du cerveau antérieur, du cerveau intermédiaire, du cerveau moyen, des masses grises du pont et du cervelet, de la moelle allongée et de la moelle épinière, repose sur la méthode embryologique, fondée sur la connaissance de l’ordre successif de myélinisation des faisceaux, physiologiquement différents, du névraxe, sur l’anatomie et la physiologie comparées, sur la méthode expérimentale des dégénérations secondaires, sur l’observation clinique et anatomo-pathologique. Déterminer l’origine, le trajet, la terminaison et les connexions des faisceaux de fibres nerveuses constituant les voies courtes et les voies longues, ce n’est pas seulement montrer la structure externe du système nerveux central, c’est en expliquer les fonctions. Car si les propriétés élémentaires du protoplasma vivant d’un neurone sentant et réagissant sont encore irréductibles, dans l’état de la science, aux propriétés connues des atomes et des molécules qui le constituent, dès que la sensibilité et la motilité organiques apparaissent, toutes les fonctions de la vie de relation d’un Protozoaire ou d’un Métazoaire ne sont plus, comme tous les autres phénomènes de la nature, que des phénomènes déterminés et déterminables, dont il est possible de démontrer les rapports nécessaires de dépendance avec la structure et les connexions des éléments nerveux associés en tissus, en organes, en appareils des sens et de l’intelligence.

Quoique les différentes parties du système nerveux se développent ou puissent se développer, chez l’embryon, tout à fait indépendamment les unes des autres, qu’elles se disposent comme les pièces d’un mécanisme dont toutes les parties semblent d’abord exister pour elles-mêmes, avant de réaliser les conditions de cette synergie anatomique et fonctionnelle qui, avec la survie de l’individu et celle de l’espèce, peut seule permettre aux êtres vivants, pendant la durée d’une faune, de persister dans l’être,