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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

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rents territoires, plus ou moins nettement différenciés, de l’écorce grise du cerveau.

« On peut se représenter l’écorce entière du cerveau comme divisée en un certain nombre de territoires d’égale grandeur, et ces Lerritoires reliés entre eux et avec lés gros ganglions centraux par des faisceaux de fibres. Leur aire formerait le substratum matériel de toutes les forces dont le mode de manifestation phénoménale nous est connu sous le nom de fonctions psychiques... D’après FLounexs, le cerveau Lout entier participe à Loutes ces fonclions ; il n’exisie pas de foyers fonctionnels distincts. Nous aurions donc à considérer chaque territoire particulier de l’écorce comme un petit cerveau. J’admets, au contraire, qu’un nombre plus ou moins grand de territoires, qu’il serait prématuré de délerminer, pourvus de propriétés semblables, agit de concert pour l’accomplissement du même but, et qu’il existe un nombre indélerminé de complexus servant à des buts différents. Il existe sans aucun doutc des paralysies (Paresen) dues à des désorganisalions de certains lerritoires de l’écorce, landis que d’autres terriloires peuvent être détruils sans symplômes moteurs appréciables. Les recherches sur la production expérimentale des paralysies, celles de Noruxacer, auquel je renvoie le lecteur, conduisent aux mêmes résultats. » De mème pour l’aphasie : « Il est établi aujourd’hui que ce symptôme est produit par la lésion d’un Lerriloire déterminé de l’écorce. » En toute hypothèse, les observations d’aphasie « parlent encorc contre la théorie de Frourexs ». « Si l’on admet que la formation du mot cest quelque chose de plus complexe et dépend du concours régulier de plusieurs groupes associés de territoires (Zusammenwirken mehrerer Complexe von Feldern), alors les exceptions se comprennent à côté de la règle. Dans ce cas, la solution de continuité de toulces ou des plus césentielles des connexions entre deux complexus pourra produire des phénomènes analogues à la destruction de l’un d’eux, ou, ce qui est la mème chose, à la destruction de ses voies nerveuses périphériques. » Tout de même encore pour la production des mouvcments volontaires ou des aclions. « Toute aclion, même presque mécanique, peul être ramenée à des impressions sensibles antéricures ou acluclles. De la somme des idées (Vorslellungen ) formées par l’activité primitive des organes des sens naît l’incitation qui a pour effet le mouvement. Les mouvements ont leur racine dans les terriloires propres des surfaces sensibles (Sinnesfläche), cl par conséquent je puis me représenter qu’un centre moteur soil lui-même intact οἱ se trouve cependant mis hors de fonction par l’isolement des facteurs concourant à son activité. Je ne serais même pas surpris s’il était démontré, sur des animaux psychiquement inféricurs, que la destruction d’unc région reconnue comme une pure surface sensible entraîne un trouble du mouvement sans que l’excitation du même point ail délerminé un mouvement. (1) »

Lorsque Frirscit et HirziG publièrent leur premier mémoire, c’était depuis des siècles une manière de dogme scientifique que les hémisphères du cerveau sont inexcitables par tous les modes d’excitation connus des physiologistes. On différait d’opinions sur la possibilité de provoquer, par d’autres stimuli que les excitations organiques, l’excitabilité de la moelle de l’épine et celle des ganglions de la base du cerveau, du pont de Varole, de la couche optique. Et pourtant la physiologie (α) Hirzic, Untersuchungen über das Gehirn. Berlin, 1854, ix-xin.