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DÉCOUVERTE DES LOCALISATIONS CÉRÉBRALES

Fritsch et Hitzig.

Dès son premier Mémoire, publié avec Fritsch en 1870, sur l’Excitabilité électrique du cerveau (1), Hitzig laisse nettement voir qu’il a compris toute la portée, et surtout la signification profonde de sa découverte, l’excitabilité de l’écorce cérébrale, pour la scicnce future des fonctions du cerveau. C’est sur la connaissance des propriétés de Pécorce cérébrale que sera fondée la psychologie.

L’ignorance de ces propriétés et les théories arbitraires de GALL et de ses successeurs avaient éloigné les psychologues soucieux de vérité des matériaux empruntés à la physiologie. Mais ce qui prouve mieux que tous les raisonnements avec quelle force l’homme désire jeter un regard dans le monde obscur de la conscience, c’est 1” « étonnant succès dont avait joui, dans le public, en dépit de sa méthode non scientifique, la phrénologie ». Les résultats des recherches qu’apportaient les auteurs sur ce problème formaient le plus éclatant contraste avec une autre doctrine, encore adoptée par presque tous les physiologistes (1870), celle de FLourens : les lobes cérébraux participent, par toute leur masse, à l’exercice complet de leurs fonctions ; il n’existe aucun siège distinctif ni pour les perceptions, ni pour les facultés de l’âme. Entre cette ancienne doctrine, devenue en quelque sorte oflicielle, et la doctrine nouvelle qui reposait sur la démonstration de l’existence de centres où foyers circonscrits de l’écorce cérébrale, l’opposition apparut si évidente que, à un premicr examen superficiel, on répéta que Frirsen et HirziG ne faisaient que continuer ou ressusciter l’organologie. Rien n’était plus erroné ; je n’ai jamais laissé passer une seule occasion de le montrer. La doctrine moderne, scientifique, des localisations cérébrales, telle qu’elle résulte en particulier de la découverte de Frirscu et HirziG, ne localise ni les facultés classiques de l’âme ni les organes fondamentaux de la phrénologie, parce que ces facultés et ces organes n’existent point, que ce ne sont pas des êtres, mais des rapports, des résultantes de l’activité des seules réalités connues, je veux dire les perceptions et leurs résidus, localisés, et partant localisables, dans les diffé- (r) G. Frairscu und E. Hirzic. Ueber die elektrische Erregbarkeit des CGrosshirns. — Reicuenr’s uud pu Bois-ReyuonD’s Archiv, 1850, 300-332.