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ÉCOLE DE LA SALPÊTRIÈRE

C’est de l’École de la Salpêtrière que sortit en partie, vers 1820, une doctrine nouvelle des fonctions motrices et sensitives du cerveau qui, pour avoir été fondée dans le principe sur la clinique, l’anatomie pathologique et la physiologie expérimentale, devait pourtant tromper les grandes espérances qu’elle avait fait naître, et cela parce qu’elle reposait sur une crreur fondamentale de l’anatomie du névraxe. PINEL vivait encore à la Salpètrière ; les lecons d’EsquiroL et de RosTan attiraient une foule nombreuse dans cet hospice ; GEORGET y écrivail alors sa thèse ; DELAYE, Fovizre, PINEL-GRaNpcHaAMP, TRÉLAT recueillaient des observations aux lits des malades et rédigeaient leurs premiers mémoires. C’est avec Delaye, alors interne de la Salpêtrière, que Foville, en 1820, publia les premiers résultats auxquels l’avaient conduit ses études de clinique et d’anatomo-pathologie. Dès cette époque, DELAYE et FoviLe exprimaicnt la pensée que « la substance corticale du cerveau était affectée à l’exercice des opérations intellectuelles, en d’autres termes, devait être considérée comme le siège de l’intelligence », et que « la substance fibreuse » servait à l’exercice des mouvements volontaires. Les altérations diverses rencontrées et notées au cours des autopsies dans le cerveau des malades ayant succombé à des affections mentales occupaient « la substance grise superficielle » ; les désordres cérébraux dont l’effet porlait exclusivement sur la locomotion se montraient au contraire constamment dans la substance blanche ou dans les « renflements gris situés profondément dans les hémisphères ». D’où la conclusion des auteurs : la substance grise superficielle préside aux fonctions intellectuelles, la substance blanche ctles ganglions de la base à la locomotion, « puisque les dérangements de ces deux ordres de fonctions correspondaient réciproquement aux altérations de la superficie ou de la profondeur du cerveau ». « Nous avions, disent les auteurs, été guidés par cette observation dont la vérité peut être constatée tous les jours que, tantôt le trouble de l’intelligence a lieu sans que les mouvements soient lésés, tantôt que, dans d’autres cas, les mouvements sont profondément compromis sans que l’intelligence présente le moindre égarement. L’aliénation mentale offre une multitude d’exemples du premier genre ; les apoplexies, les ramollissements en offrent un aussi grand nombre du second. » Dans les mala-