Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/53

Cette page n’a pas encore été corrigée
37
THALÈS DE MILET

IDENTITÉ DE LA SENSATION ET DE L’INTELLIGENCE 37

que tout ne nous est connu que par ce qui en nous lui est semblable : « Par la terre nous connaissons la terre ; l’eau par l’eau ; par l’atr, l’air divin ; par le eu, le feu qui consume ; par l’amour, l’amour ; et la discorde par la discorde funeste. C’est de ces choses que tout est assemblé et construit ; c’est par elles que l’on connaît, que l’on éprouve du plaisir et de la douleur(r) ».

L’ancienne théorie que consacrent ces vers est encore attribuée à PLATON par ARISTOTE : « C’est ainsi, dit le Stagirite, que, dans le 7mée, PLATON fait venir l’âme des ό]όπιεηίς (τὴν φυχῆν ἐκ τῶν στοιχείων ra) : le semblable est connu par le semblable et les choses viennent des principes. » (De an., I, 11). Or, prétendre connaître le semblable par le semblable, c’est, ajoutait ARISTQTE, avec sa pénétration coutumière, « prétendre que l’âme est en quelque sorte les choses elles-mêmes (2) ». Comme PARMÉNIDE et ANAXAGORE et tous les anciens physiologues, ΕΝΜΡέΡΟΟΙΕ admettait que penser et sentir sont la même chose (cf y”apyaïe ! td gpove vai τὸ αἰσθάνεσθχι ταὐτὸν εἶναί φχσω, ὥσπερ καὶ ̓Βμπελοκλῆς...) (3). À ce sujet le Stagirite cite ces trois vers d’Empédocle : « La présence des objets augmente chez les hommes la faculté de connaître. Autant les hommes changent physiquement, autant leurs pensers changent et se transforment » (4). Ainsi, ce que les sens perçoivent immédiatement est ce que l’homme saisit et comprend avec le plus de force ; il en résulte que la sensation (αἴσθησις) ne diffère point de l’intelligence (aus ou gpsmas). Les deux derniers vers doivent être rapprochés, comme l’a fait ARISTOTE, des vers de PARMÉNIDE que nous avons cités sur les rapports de dépendance de la nature de nos perceptions et de nos idées et du mélange des éléments constituants de notre corps. Le nombre des éléments a été porté pour la première fois à quatre par EMPÉDOGLE (sroyeta téttaox), en ajoutant aux trois autres la terre (y#v.... vétaprev) (Mét., I, 1v), a : écrit ArisroTE. C’est d’eux qu’est sorti tout ce qui a été, tout ce qui est et sera, s’écrie EmPépoce (5). Ces éléments sont ( :) Emrépocee. Carmina (MucLacu), v. 378-832. vain μὲν γὰρ γαῖαν ὀπώπαμεν, ὕδατι δ́’ ὕδωρ, αἰθέρί δ’ αἰθέρα δῖον, ἀτὰρ πυρὶ πῦρ ἀΐδηλον, στοργῇ δὲ στοργην. νεῖκος δέ τε νείχεῖ λυγρῷ : ἐκ τούτων γὰρ πάντα πεπήγασιν ἁρμοσθέντα,

TOY ?

καὶ τούτοις φρονέυυσι καὶ ἤδοντ́ ἠ2̓ ἀνιῶνται. (3) Ρε απ., ]. ν, ὅ. ... ὥσπερ ἂν εἰ τὴν φυγὴν τὰ πράγματα τιθέντες. (3) De an., HE, nr, 1. Mét., LV, v.

(4) V. 375-7.

πρὸς παρξὸν γὰρ μῆτις αέξεται ἀνθρώποισ.ν

ὅσσον τ́ ἀλλοῖοι μετέφυν, τόσον ἄρ σφισιν αἰεὶ καὶ τὸ φρονεῖν ἀλλοῖα παρίστατο.

(6) ΕπρένοοιΕ, ν. 50 6ᾳ. Τέσσαρα τῶν πάντων ῥιζώματα.