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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

ὁμοίου τῷ ὁμείῳ. (εδ ὰ Ἰα γαΐδοη (λόγος) qu’il appartient de juger des choses ; les sens, qui nous les représentent sous la forme de la pluralité et du changement, de la naissance et de l’anéantissement, sont la cause de toutes nos erreurs. ZELLER à noté que PARMÉNIDE a ainsi préparé, de concert avec HÉRACLITE et XÉNOPHANE, une distinction dont l’importance grandira toujours avec le temps pour la théorie de la connaissance. Ajoutons que PARMÈNIDE semble avoir aussi admis l’existence des pores (πέροι) dans les organes des sens pourexpliquer les perceptions des sens(r). ARISTOTE avait soumis cette théorie à un examen critique qui ne manque point de finesse. La voici. Parmi les philosophes, EuPÉDocLr, par exemple, les uns pensent que, lorsqu’il y a passion (résyew), l’agent qui produit l’effet pénètre par certains pores ou conduits (à rtvuy répwv) : c’est ainsi, disent ces philosophes, que nous voyons, que nous entendons, et que nous éprouvons toutes nos autres sensations, ainsi qu’on peut voir au travers de l’air, de l’eau et des choses diaphanes (2). Ces pores, invisibles à cause de leur petitesse, sont d’ailleurs fort serrés et rangés dans un ordre régulier : πόρους ἀοράτους μὲν διὰ ρικρότητα, πυχνοὺς δὲ καὶ κατὰ στοῖϊχον. Ainsi que PARMÉNIDE, Empédocle d’Agrigente explique la pensée, comme loutes les autres fonctions de la vie, par le mélange’des substances ou éléments entrant dans la composition des corps. Lui aussi enseigne que le semblable ne peut être connu que par le semblable (4 nos 7 :55 Euoisu 18 éueiw) : nous ne pouvons connaître les choses, c’est-à-dire les éléments dont les choses sont faites, que parce que les parties de notre corps ont la même constitution élémentaire que celles-là. Bref, il nous faut participer des choses pour les connaître (3) ; connaître implique soit l’identité, soit l’analogie de substance du connu et du connaissant, de l’objet et du sujet (4). Nous dirions aujourd’hui, comme on l’a écrit, qu’il n’y a point dans la nature de borne miliaire séparant les domaines de la nature et de l’esprit. Mais la nature et l’esprit, le corps et l’âme, le matériel et le spirituel, n’ont pas été plus distingués chez EMrÉDocLE, au v° siècle, que dans aucun penseur antique de l’Hellade. On connait les vers célèbres par lesquels Emrébpocze exprime la doctrine de la connaissance du semblable par le semblable, doctrine impliquant (1) Sros, Floril., IV, 235,

(2) AnisrorTe, De gener. et corrupt., À, vit, 1. καὶ τοῦτον τὸν τρόπον καὶ ὁρᾶν καὶ ἀχούειν ἡμᾶς φασὶ καὶ τὰς ἄλλας αἰσθήσεις πάσας, ἔτι δὲ ὁρᾶσθαι διά τε ἀέρος καὶ ὕλατος καὶ τῶν διαφανῶν ... δ. πάσχειν διὰ πόρων.

(9) Ώεχτυς Ἐνν., αἄν. Μαίμ., Ἱ, δοδ.γ ΠΠ. 92. 121. (4) Tuéornrasre, De sensu. 10.