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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

tantôt périt pour renaître sous une autre forme, et que cela continue ainsi éternellement (1).

La pensée et l’être sont une seule et même chose, disait Parménide. (2). Le réel est le plein (πλέον), ce qui remplit l’espace, le Tout, éternel. Les deux éléments de PARMÉNIDE sont la lumière ou le feu, la nuit et l’obscur ou la terre, qu’ARiSToTE interprète le chaud et le froid. Par-MÉNIDE donne à l’élément igné les mêmes caractères qu’à l’Étre ; il le décrit comme parfaitement homogène (3). Toutefois si, pour la raison, l’unité seule existe, la multiplicité des phénomènes s’impose aux sens. C’est ainsi que, au dire d’ARISTOTE, PARMÉNIDE aurait été induit à supposer deux causes ou principes des phénomènes, le chaud et le froid, ou le feu et la terre, le premier étant l’être, le second le non-être (4). De même, pour expliquer le mouvement ou le mélange des substances, il imagina, comme dans les vieux poèmes cosmogoniques des Grecs, un personnage mythique, une déesse, qui, trônant au milieu du monde, gouverne le cours des choses (5). Eros, tel fut le premier né de cette déesse, sorte de force naturelle ou d’abstraction morale, que PARMÉNIDE appelle Gun, évéyur, rv8egvitts. ARISTOTE s’exprime ainsi à ce sujet : PARMÉNIDE, disciple, dit-on, de XÉNOPHANE, a pris l’Amour et le Désir pour principe universel des choses, et, voulant expliquer l’origine du monde, « il forma l’Amour avant les autres dieux ».

Quant aux fonctions de la vie psychique des êtres, à la nature de la perception et de la pensée, PARMÉNIDE les expliquait par celle du mélange de ses deux éléments dans le corps. Encore PARMÉNIDE, à qui toute distinction du corporel et de l’incorporel, du spirituel et du matériel est aussi étrangère qu’à toute l’antique philosophie naturaliste, n’at-il point distingué davantage la perception de la pensée, l’xcôros de la φρόνηαις : sentir el penser sont la méme chose (6). C’est donc de la crâse ou du mélange des deux éléments que résulte la nature de nos perceptions et, partant, de nos pensées : « Telle est pour chaque homme la crâse de ses membres (1) καὶ τοῦτο ἀεὶ διατελεῖν οὕτως. De cælo, I, x. (2) Panuénine. Carminum reliquiae (MurLacu), v. ᾖο. ... τὸ γὰρ αὐτὸ νοεῖν ἐστίν τε καὶ εἶνα.. ZerLer traduit autrement ce vers, mais sans raison suffisante, selon nous, ct contrairement à la tradition qui admet que, pour PARMÉxIDE, la pensée et l’être sont identiques. (3) Philosophumena, X, 1x. Ev μὲν τὸ πᾶν... ἀῑδιόν τε καὶ ἀγέννητον ... πῦρ ... καὶ γῆν τὰς τοῦ παντὸς ἀρχάς, τὴν μὲν γῆν ὡς ὅλην, τὸ δὲ πῦρ ὡς αἴτιον γαὶ ποιοῦν... ὁ αὐτὸς δὲ εἶπεν ἀΐδιον εἶναι τὸ πᾶν καὶ οὐ γενόμενον, γαὶ σφαιροειδὲς καὶ ὅμοιον ... καὶ ἀχίνητον καὶ πεπερασμένον. (4) Απιστοτε, Μέὲ., I, v. Cf. JL, 1v.

(5) V. 128. ἐν δὲ μέσῳ τούτων Δαίμων ἤ πάντα κυθερνᾷ. (6) Tnéorurasre, De 5εη5ε, ὃ 94. τὸ αἰσθάνεσθα : καὶ τὸ φρονεῖν ὡς ταὐτὸ λέγει. ΟΓ. ΛΑΙΦΤΟΤΕ, Met., IN, v.