Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/325

Cette page n’a pas encore été corrigée

PARALYSIE FLASQUE DES MYÉLITES TRANSVERSES

309

les nerfs des racines spéciales qui se distribuent au derme du bras entier et auxquelles il doit sa sensibilité, et d’autres qui donnent naissance aux rameaux qui meuvent les muscles(r) ». Sans la connaissance de ces parties, sans un bon diagnostic local ou topique des régions affectées, « il est impossible de soigner convenablement les parties dont la lésion affecte soit la motilité, soit la sensibilité » (2).

°

Inutile de faire remarquer que le transfert thérapeutique, si je puis dire, que GALIEN avait imaginé, n’a pu agir que par suggestion ou par autosuggestion chez des sujets spéciaux, tels que le sophiste Pausanias. Il s’agissait probablement de troubles de sensibilité ou de motilité d’origine hystérique, de névrose traumatique, et, comme il arrive, GALIEN a pu assister à la disparition graduelle des stigmates sensitifs locaux. La démonstration du grand médecin, avec son cortège de considérations anatomiques et physiologiques, n’en demeure pas moins magistrale : ce n’est pas la première fois que la confiance d’un clinicien de génie en son étoile et le prestige d’un nomillustre, tel que l’était alors celui de GALIEN dans tout le monde gréco-romain, ont inspiré à certains malades « la foi qui guérit. »

Dans un traumatisme, la multitude des nerfs lésés est telle qu’on ne peut découvrir le lieu primitivement affecté que si l’on connait exactement le principe commun de ces nerfs. C’est ce que GaLIEN se vante d’avoir décrit le premier dans l’Anatomie des nerfs (ès τῇ τῶν νεύρων àvatou ) : « Personne avant moi n’avait exposé nettement celte anatomie ; tout le monde avait commis des erreurs plus ou moins considérables ». Et de fait, il nous semble que les doctrines de la neurologie contemporaine, j’entends les plus récentes, retrouveraient chez GaLIEN leurs titres les plus authentiques et les plus anciens. Il parait avoir connu les paralysies flasques ducs aux lésions ou destructions totales de la moelle cervico-dorsale et savait, comme Basrran, VAN GEHUCHTEN et BRUNS que, « si la moelle est affectée dans toute sa masse au niveau d’une vertèbre, toutes les parties inférieures sont paralysées » : +65 μὲν Υὰρ νωτιχίου παθόντος ὅλου χάτά τινα σπένδυλον, ἅπαντα τὰ χάτω μέρη παρλλύεται (9). (4) De loc. aff., IL, κιν. τῶν μὲν εἰς τὸ δέρμα τῆς ὅλης γειρὸς διασπειρομένων νεύρων, ἐξ ὦν ἔχει τὴν αἴσθησιν, ἴδιαι τινές εἰσιν αἱ ῥίζαι : τῶν δὲ τοὺς μῦς χινούντων ἕτεραι. (2) Jbid. oxonûs ὃ) ὑμῖν ἔστω, τὸν πεπονθότα τόπον εὑρεῖν, ἅμα δηλονότι τῇ κατ) αύτον διαθέσει : χωρὶς γὰρ τοῦ ταῦτα γνῶναι βεδαίως ἀδύνατον ἔσται θεραπεύειν ὀρθῶς τὰ βεθλαμμένα χίνησιν ἢ αἴσθησιν μόρια. (3) De loc. aff., 1, vi (Küex, vin, 62).