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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

mide (ἐκ τῆς γονῆς, me πάντων ὑγρά) (1). HipPoN blâme ceux qui soutiennent que l’âme est du sang (aux... tir dy), parce que, dit-il, la semence n’est‘ point du sang, et que c’est elle qui est la première âme (2). » Mais d’autres physiologues, tels que Cririas, soutenaient au contraire que « l’âme est du sang ‘atpa), estimant que le propre de l’âme, c’est le sentir (à ais0ävecbat) ; or c’est là une propriété qui, selon eux, appartenait à la nature du sang » (3). D’après Hippox, c’est la tête qui, chez l’embryon (4), se forme la première, parce qu’elle est le siège de la pensée ou de la raison. Il y avait, même chez les plus pénétrants de ces philosophes de la nature, une certaine tendance à concilier les idées nouvelles avec les croyances anciennes. C’est particulièrement dans le sang et notamment dans le sang du cœur, que, d’après ces croyances, répandues de toute antiquité dans le monde sémitique, la pensée et la conscience avaient leur siège. Telle était encore la doctrine d’EMPÉDOCLE, mais sans exclure les autres parties du corps, et le cerveau en particulier, de la faculté de penser. Le pythagoricien PRILOLAOS situait l’entendement (»cÿe) dans le cerveau. Démocrire localisait la pensée dans le cerveau (ëv tyxpéau), la colère dans le cœur, le désir dans le foie ; encore que les atomes de l’âme, ou atomes psychiques, fussent répandus dans tout le corps. Mais DÉMOCRITE aurait aussi considéré le cœur comme le siège de la partie raisonnable, et ZELLER ne repousse point, comme entièrement inexacte, cette assertion d’écrivains postérieurs. Quoi qu’il en soit, chez tous les vieux penseurs de l’Hellade, la pensée n’est jamais conçue comme séparable de ce que nous appellerions ses conditions anatomiques et physiologiques, c’est-à-dire des organes des sensations et des perceptions. Les fonctions de l’encéphale, plus ou moins distinctes de celles des organes des sens, en dépendent aussi étroitement que les idées dépendent des sensations. Le caractère subjectif des qualités des corps ainsi perçues, et partant celui de nos conceptions de toutes choses, n’a pas échappé à ces penseurs. Ce qui est vrai, c’est que la perception et la pensée sont pour eux des fonctions des êtres vivants au mème titre que les sécrétions et la digestion ; que l’homme fait partie de la nature comme les animaux et les plantes, vivantes ct sentantes, elles aussi (EmrÉDocLe, DÉMOCRITE, ANAXAGORE), el que les choses ne sont mèmes intcelligibles pour nous que parce qu’elles sont de mème nature que notre corps. Le semblable connait le semblable (x) Cette hypothèse loute graluile d’Anisrorte est devenue, comme il arrive, chez les commentateurs, Simecicius et Jean Puiroron, une doctrine de TnaLës et d’Hiprox. (2) De an., I. ur, 18. 651 h yovn 097 œîua. Selon Hirpox, la semence provenail de la moelle. (3) 1υἱά., 1, τι, 19. τοῦτο ὃ ὑπάρχειν διὰ τὴν τοῦ αἵματος φύσιν. (4) Cexsonixus, 6. Ηιρρον vero caput, in quo est animi principale.