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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

croit guère à la valeur du diagnostic rétrospectif des Spartiates sur leur roi (1).

Enfin, relativement à la psychologie physiologique, et non plus pathologique, toutes les théories sur les rapports du physique et du moral, comme on s’exprimait au dernier siècle, nous semblent fort bien résumées dans ces paroles d’Atossa à Darius : « L’âme (αἱ opéve :) croit avec le corps ; à mesure que le corps vieillit, elle vieillit aussi » (2). Escayze indique nettement, de son côté, les rapports existant entre les organes, les phrènes, ou centres phréniques, et le délire maniaque dans l’état de maladie (3). Le même poète parle des caractères à peu près indélébiles de la race, caractères qui sont surtout imprimés chez les mäles(4). « C’est, disait un personnage d’Euririne, un vieux proverbe : honnête homme ne saurait naître de père malhonnète » (5). Et dans un autre drame : « D’hommes bons naissent des fils également bons ; de mauvais parents, des fils qui tiennent de la nature du père » (6). La théorie de l’hérédité des maladies mentales et nerveuses retrouverait aussi chez Euririnr,le disciple et l’ami des philosophes, quelques-uns de ses plus anciens titres : « Il est fou ; c’était la maladie de son père ; c’est en effet l’ordinaire que de tarés naisse un taré » (7).

Hippox l’Athée, de Samos ou de Rhégium, physiologue contemporain de PÉRicLès, et CLIDÈME, qui semble avoir fait des recherches anatomiques (ThÉoPHRAsTE), avaient entrevu l’importance du cerveau ou de l’encéphale dans la perception des sensations, saveurs, odeurs, sons, nés des impressions reçues du milieu, sous forme de mouvements de l’air, par exemple, par les appareils périphériques des sens, orcilles, narines, langue, etc. « On entend, disait DioGÈne d’Apollonie, lorsque l’air, qui est dans les orcilles mis en mouvement par Fair extérieur, se propage jusqu’au cerveau. » (Tnéorur., De Sensu, VIII, 39.) Pas encore de mention de la membrane du tympan, dont parle DémocriTe, chez DioGènE, non plus que chez ALCMÉON. EMPÉDOCLE parait avoir connu la cochlée, ou limaçon, de l’orcille interne, « enroulée en spirale ». Les canaux de transmission qui mettent ainsi en rapport l’encéphale avec QG) V, 42 ; VI, 75, 84.

(2) Hénoo., IE, 134.

(3) Escuvee, Prométhée, v. 858 (IL. Weise) ... ocevorhnyeis pavia. (4) Suppl., v. 282-3. Cf. Fragm., 341, sur la huppe. (5) Etui, Fragm., 943. Οὐκ ἂν γένοιτο γρηστὸς ἐκ κακοῦ πατρός. (6) Fragm., 7].

(7) Fragm., 166.

Τὸ αῶρον αὐτῳ τοῦ πατρὸς νόσημ’ ἕἔνι’

φιλεῖ γὰρ οὕτως ἐκ κακῶν εἶναι καχός.