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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

le cerveau comme l’organe central des perceptions des sens sont, en dépit de toute vraisemblance, extrêmement peu nombreux. ARISTOTE qui, ainsi que PLaToN, semble avoir tiré des écrits d’ALCMÉON beaucoup plus de faits et de doctrines qu’on ne l’aurait cru, ne désigne cette hypothèse, lorsqu’il la cite pour la combattre, que comme étant celle de « quelques-uns » (1). En dehors d’ALCMÉON, on ne peut nommer, en effet, avant PLarox, que PYTHAGORE, DÉMocniTE et AnaxAGonEe. Mais la critique à élevé des doutes très justifiés sur l’authenticité des doctrines attribuées ἃ ΒΥΤΗΛάΟΒΕ, οἱ les idées maîtresses des philosophies de DÉMocRITE et d’ANAXAGORE sont inconciliables avec une localisation stricte des perceptions et de la pensée dans le cerveau, comme cela apparut nettement plus tard chez AscLÉPIADE. Quoique l’auteur hippocratique du traité Sur la maladie sacrée, dont on parlera, localise dans le cerveau les fonctions supérieures de l’intelligence, ce n’est point dans la matière du cerveau, mais dans l’air, que ce médecin voyait le principe des sensations, des passions et de la raison. Il ne s’agit, dans le passage du Phédon, ni d’HippocraTe, ni de PYTnAGoRE, ni de DÉmocriTe. Reste donc qu’il s’agit d’ALCMÉON (2). Si l’on réfléchit au sens profond de ce texte, on y apercevra que, dès une haute antiquité, le cerveau a été conçu comme l’organe de la science, c’est-à-dire des généralisations les plus élevées de l’expérience et de l’observation, parce qu’il est l’organe des sensations perçues, conservées par la mémoire, associées en systèmes de pensées.

11 y a déjà loin de cette conception des fonctions du cerveau à celle de la localisation des sensations et de l’intelligence dans les poésies homéexister ; ct il n’est point de peine que je n’aie prise ni de mouvement que je ne me sois donné pour savoir si les animaux viennent à naître, comme quelques-uns le prétendent (*), lorsque le chaud et le froid ont conçu quelque espèce de corruption ; si c’esl le sang qui fait la pensée, ou si c’est l’air ou le feu, ou si ce n’est aucune de ces choses, mais seulement le cerveau, qui est le moteur de nos sens, de la vue, de l’ouïe, de l’odorat ; si de ces sens résultent la mémoire et l’imagination (**) ; et si ‘de la mémoire et de l’imagination, après un temps de repos, nait la science. Je voulais ensuite connaître les causes de leurs corruplions ; je sondais les cieux et les abimes de la lerre, et je voulais remonter à la source de tous les phénomènes que nous voyons. » (4) Ακιστοτε, ε ᾗιν. ρὲ δεηεοξ., ΗΙ. Διὸ καὶ δοχεῖ τισιν αἰσθάνεσθαι τὰ ζῷα διὰ τὸν ἐγχέφαλον. Cf. De part. απ. , κ... αἰσθάνεσθαι μὲν γὰρ τῷ ἐγχεφάλῳ.

(2) Run. Hirze, Zur Philosophie des Alcmäon. Hermes, XI, 1876, 240-6. (ὁ) ἐπειδὰν τὸ θερμὸν καὶ τὸ ὑγρὸν σηπεδὀνα τιυὰ λάθη dis rives [Anaxacone, Anaxtuanpre, AncuEzAos] ἔλεγον, τότε δὴ τὰ ζῷκ συντρέφεται’ καὶ πὀτερον τὸ αἷμά ἔστω |Βκρέροσιε] ὦ φσονοῦμεν, ἢ ὃ ἀὴρ [Ανλαινένε, Βιοσέτε d’Apollonie] ἆ τὸ πῦρ [Ηέλλομτε ἀ Ἔριιόςε], ἡ τούτων» μὲν οὐδὲν, ὁ ὃ ἐγκέφαλός ἔστιν [Arcuéon de Crotone et quelques Ώντιασοδίιοιεκ] ὁ τὰς οἰσθήσεις παρέχων τοῦ ἀκούειν καὶ ὁρᾶν καὶ ὀσφραίνεσθαι, ἐκ τούτων δὲ /όφοιτο ρνέμη καὶ δόξα, ἐκ δὲ μνήμης καὶ δόξης λοθούσης τὸ ἠρεμεῖν κατὰ ταὐτὰ ένέσθαι ἐπιστήμη». (0) Ότεχδελ, ἆαπο 5οπ ἑάῑῑίον ἀά Ρλέᾶον (Πα]]α, 1807), Ἱπὶοερτὲίο δόξα par représentation ou image, idée. L’idée générale est déterminée par le mol ; ainsi naît le concept : c’est dans celui-ci que l’image ou l’idée arrive au « repos », parce qu’elle cesse d’être indéterminée, condition nécessaire de toute connaissance certaine, de toute « scionce ».