Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/190

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

-

«

1

ο

L’expérience, voilà le principe et le commencement de toutes les sciences. Ainsi l’astronomie repose sur l’observation astronomique ; « car les phénomènes (célestes) ayant été bien observés, alors les démonstrations astronomiques (ai aotochsyinat amsèeiëes) furent découvertes. De mème pour n’importe quel autre art ou quelle autre science ». Ces « démonstrations astronomiques » devaient plus tard s’appeler des « lois astronoimiques ». Si nous ne négligeons rien de ce que l’observation peut nous apprendre sur chaque chose, enseignait ARISTOTE, il nous sera alors facile de démontrer tout ce qui peut l’être, et de rendre clair au moins ce qui ne comporte pas de démonstration (1).

Ainsi la connaissance des phénomènes particuliers devait, selon Anis-TOTE, précéder tout essai d’explication et de théorie scientifique. Pour être suflisante, l’observation devait embrasser complètement tous les phénomènes à expliquer sans dépasser :ces faits. Quand les faits ne suflisent pas à la connaissance scientifique, le besoin de synthèse, je ne dis pas d’unité (2), dans la conception générale du monde nous porte à chercher une explication, partant à instituer ‘une hypothèse, au lieu de fournir une démonstration fondée en fait. Par hypothèse (ÿrc0éoux), d’ailleurs, ARISTOTE entendait, en général, quelque chose d’autre que l’idée du mot nous suggère. Une hypothèse est une démonstration qui résulte logiquement de quelques propositions, démontrées ou non, mais qui ne sont point en désaccord avec l’observation et l’expérience. « La méthode reste toujours la mêine, dit ARISTOTE, qu’on l’applique soit à la philosophie, soit à l’art, soit à la science. » ‘H μὲν οὖν ὁδὸς .ατὰ πάντων ἡ αὐτὴ καὶ περὶ φιλοσοφίαν καὶ περὶ τέχνη» ὁποιαγοῦν καὶ μάθημα (5). À côté de la méthode analytique, ARISTOTE vante et pratique la méthode historique ou de développement pour tous les ordres d’étude : diviser le composé jusqu’à ce qu’on arrive à des éléments entièrement simples (4). La manière d’établir une théorie scientifique, c’est d’observer les choses plus élevée. Aussi KaxT cstime-t-il que la part de science contenue dans chaque théorie de la nature est en rapport direct avec l’expression mathémalique de ses principes et de ses lois (*). C’est ce qu’avait écrit NEwrox au début de ses Philosophiae naturalis Principia mathematica : Missis formis substantialibus el qualitatibus occultis, phacenomena naturac ad leges mathematicas revocare. (4) Analyt. priora, À, xxx. 09 di un πέφυχεν ἀπόδειξις, τοῦτο ποιεῖν φανερύν. (2) Car il existe, pour le Stagirite, une physique et une mécanique célestes, absolument différentes de la physique ct de la mécanique terrestres, et cette conceplion d’AnisroTe s’est perpéluée jusqu’au xviie siècle.

(β) Analytica priora, 1, xxx, 1.

(4) Polit., Ἱ, 1, ὃ. τὸ σύνθετον μέγρι τῶν ἀσυνθέτων ... διαιρεῖν (ταῦτα Ὑὰρ ἐλάΓιστα μόρια τοῦ παντός).

(°) Sämmtl. Werke (Hartenstein), IV 30ο,