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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

par soi-même la nutrition, la croissance et la décroissance (1). » Les autres fonctions de l’âme sont, en dehors de l’âme trophique, l’appétitive, la sensitive, la motrice, qui détermine le déplacement, la noétique ou l’intelligente (2). Aucune de ces âmes ne peut avoir une existence distincte ou séparée du corps (à l’exception du vs5 théorétique et de sa fonction, dont on ne sait d’ailleurs « rien de clair », 255£v rw oxepdr). « Ceux-là sont dans le vrai, dit ARISTOTE, qui estiment que ni l’âme ne peut exister sans un corps (pr deu cwuaxtss elrx) ni être un corps ; l’âme n’est pas un corps ; elle est quelque chose d’un corps, et voilà pourquoi elle est dans un corps (xx ! διὰ τοῦτο ἐν σώματι ὑπάρχει) et dans un corps qui est tel. » Il ne faut donc pas dire que l’âme éprouve de la colère, de la pitié, de l’amour, de la haine, etc., que l’âme apprend, raisonne, se rappelle, mais que c’est l’homme avec son âme (3).

Partout, dans l’œuvre entière d’’ARISTOTE, éclate la croyance à la réalité et à l’objectivité de la perception sensible.

« La sensation des choses particulières est toujours vraie, et appartient à tous les animaux{4}. » Les anciens physiologues ne se sont pas correctement exprimés, estimant que, sans la vision, il n’y a ni blanc ni noir, non plus que de saveur sans le goût. Ils avaient en partie raison et tort en partie. Sensation et sensible ayant deux sens, tantôt pour signifier les choses en puissance, tantôt pour signifier les choses en acte, ce qu’ils ont dit convient à celles-ci et non à celles-la. *AXA” οἱ πρότερον φυσιολόγοι τοῦτο οὐ χαλῶς ἔλεγου, οὐθὲν οἰόμενοι οὔτε λευκὸν, οὔτε μέλαν εἶναι ἄνευ ἔψεως, οὐδὲ χυμὸν άνευ yeisews...{5). Ainsi ce sont bien les choses elles-mêmes que les sens nous font connaître. La sûreté, la réalité et la certitude immédiate de la perception sensible ne font point doute. Le caractère absolument objectif de la théorie de la connaissance d’ARISTOTE est indiscutable. Il n’y a pas de connaissance en dehors de l’expérience, et c’est des faits particuliers qu’on doit partir pour s’élever aux choses universelles : « Il est plus facile de définir le particulier que l’universel ; aussi faut-il toujours passer des choses particulières aux choses universelles. Ῥᾷόν τε τὸ κὰθ̓ ἕχαστον ὀρίσχσθαι Ἡ τὸ (1) De an., IL, 1, 3. τῶν δὲ φυσικῶν, τὰ μὲν ἔγει ζωὴν, τὰ δ̓ οὐκ ἔγει’ ζωὴν δὲ λέγομεν τὴν δἰ αὐτοῦ τροφήν τε χαὶ αὔξησιν μαὶ φθίσιν.

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(2) Πυίᾶ., Π, ταν 1. δυνάμεις δ̓ εἴπομεν θρεπτικόν, ὀρεχτικόν, αἰσθητικόν, χινητικὀν χατὰ τόπον, δια- νοητικόν.

(3) Jbid., I, 1v, 12. BéArtoy yap ἴσως μὴ λέγειν τὴν φυγὴν ἐλεεῖν, ἣ μανθάνειν, ἢ διανοεῖσθα :, ἀλλά τὸν ἄνθρωπον τῇ φυγῇ.

(4) De an., 1, τα, ὃ, Ί. Ἡ μὲν γὰρ αἴσθησις τῶν ἰδίων ἀεὶ ἀληθής, καὶ πᾶσιν ὑπάργει τοῖς ζῴοις... Μει., 11, ν, 17. οὐδ)ᾗ αἴσθησις φενδῆς τοῦ ἰδίου ἐστίν, ἀλλ̓η φαντασία οὗ ταὐτὸν τῇ αἴσθήσει. (5) De an., II, 11, 8.