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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

et seulement par ses ellets, ce qui se passe à cel égard dans les ganglions spinaux et dans ceux du grand sympathique, dans les centres nerveux de la moelle épinière et du bulbe, des noyaux gris sous-thalamiques et sous-corticaux ?

Au moins, Loutes les fonctions organiques, celles des muscles lisses et celles des muscles siriés, des sécrétions des glandes, voire des échanges malériels et gazeux, sont-elles représentées dans le cerveau antérieur. Comment l’intelligence serait-elle la fonction exclusive de l’écorce cérébrale ?

L’anatomie démontre que cet organe est un condensateur général

de toutes les énergies psychiques qui, dans certaines limites, appartiennent en propre, avec les autres propriétés biologiques, à tous les éléments anatomiques, libres ou fixés, des tissus vivants. Il me semble que si nous appliquons aux Végétaux, aux Invertébrés et aux Vertébrés les règles du raisonnement analogique qui sont l’unique fondement de notre croyance en la sensibilité et en l’intelligence de nos semblables, nous ne saurions échapper à la nécessité, d’ailleurs purement logique, d’admettre que le monde est représenté à lous les degrés dans ces monades appelées cellules vivantes qui, isolées ou associées, consti-Luent les éléments mêmes et comme les malériaux el le substratum animé de loule vie psychique, si celle-ci, enseignait MeYNERT, est Loujours réduc-Lible à la sensibilité, simple mode de l’irritabilité manifestée par tous les corps nalurels sous l’action des forces cosmiques. Je ne saurais donc dire où commence ni où finit l’intelligence dans la nalure. On sail mieux en quoi elle consiste el quelles sont ses conditions d’existence. À cel égard, il est certain que le panpsychisme a erré tota cælo lorsqu’il a eru retrouver, chez des êtres dénnés d’organes et d’appareils de raisonnement (ainsi que Meyxenr appelait les cerveaux), des passions, des sentiments ct des pensées qui, chez l’homme et les mammifères supérieurs, accompagnent loujours certains ordres définis de représenlalions mentales.

Mais, s’ilexisle autant de sortes d’intelligences que de systèmes nerveux centralisés, les semences mèmes et comme les rudiments de l’intelligence doivent aussi se lrouver dans les organismes où des modes ultérieurs d’évolution du tissu nerveux ne se sont pas réalisés, parce que des condilions d’adaptation, plus simples, plus adéquates, ct bientôt trop solides pour êlre changées, se sont établies de bonne heure. Ces ëtres-là, qui sont l’immense majorilé des vivants sur celle planète, n’ont pas d’intelligence à coup sûr comparable à celle des Singes anthropoïdes ou de l’Homme, ce qu’implique suflisamment l’énorme diversilé du degré de complexilé des rouages de ces machines : ils doivent cependant posséder une intelligence.