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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

d’expression mimique sont un symplôme assez fréquent de lésions du thalamus ; la moitié allectée de la face est du côté opposé au foyer thalamique. Chez nombre d’hémiplégiques, dont la face ne peut tre contractée volontairement du côté malade, cette moitié du visage parésiée ne « laisse pas de se contracter avec force, el avec la même facililé que l’autre moilié, dès que le paient vient à rire ou à pleurer du fail de quelque émotion. Au contraire, dans les lésions du thalamus, les malades peuvent contracter volontairement la moilié affectée de la face, mais celte moitié du visage demeure immobile el sans aucune expression mimique dans les émolions. C’est ce qui a élé souvent observé dans les tumeurs du thalamus (Noruxacer, Brcurenew, Bnuxs, elc.). « Sur’ quel point du thalamus doit siéger la lésion pour qu’apparaisse sûrement le trouble des mouvements d’expression mimique ? C’est, écril Moxakow, ce qui est aussi peu exaclement délerminé que pour la chorée posthémiplégique. Dans certains cas, avec des foyers en apparence localisés Loul à fail semblablement, le phénomène faisait défaut : dans d’autres cas, le contraire fut conslalé, c’est-à-dire que les mouvements d’expression mimique se môntraient manifestement exagérés (EisexLoun). Ainsi je n’ai pu observer ces phénomènes dans un cas où une lésion de déficit avait intéressé Loule la parlic considérée par l’effet d’une dégénération secondaire (conséculivement à un layer primitif du lobe pariélal). On doit, en tout cas, faire observer que ce n’est pas la destruction des groupes de cellules en question du thalamus qui, comme telle, altère les mouvements d’expression mimique : cela dépend aussi de la qualité de la lésion, du mode de son développement el de son action. Ce symplôme ne saurait donc ètre regardé simplement comme un phénomène de déficit. La question réclame un examen plus allentif afin qu’on connaisse s’il s’agil ici et dans quelle mesure de phénomènes de paralysie ou de phénomènes d’irrilation (processus d’arrèl). Selon nous il csl vraisemblable qu’une partie de l’arc réflexe sensible du rire ct du pleurer émolifs à son siège dans la couche oplique (r) ».

On a aussi, à Lire d’autres symplômes des affections du thalamus, des tumeurs en particulier, observé des troubles vaso-moleurs dans les cxlrémités opposées au foyer : celles-ci se montrent souvent plus chaudes ct plus rouges : il ÿ a aussi de l’œdème de la peau, surtout en cas de paralysie. On en a donc conclu, mais sans preuve encore, suivant v. Moxaxow, que le thalamus contient des centres vaso-moteurs. Dans quelques cas on a aussi observé une sécrélion exagéréc de sueur sur le côté parésié. On ne saurait refuser d’admettre que des faisceaux de fibres servan£ aux fonctions de sécrétion, de vaso-molricité el d’autres en rapport avec le système nerveux sympathique ne soient représentés dans le thalamus. Ainsi, avec des loyers étendus unilatéraux du Lhalamus, on a noté, outre des troubles vaso-moleurs, une atrophie musculaire du côté opposé au foyer. Dans certaines formes d’hémiplégic et d’ancsthésie, du côté paralysé on a vu une alrophie rapide envahir tous les groupes musculaires de la même manière (Boncneuxr, Eisexconn, Dankscnrwirscn, Quixcre). Or, unc atrophie musculaire hémilatérale de ce genre n’a certainement rien à faire avec une lésion éventuclle de la voie des pyramides, celle-ci ayant d’ailleurs élé Lrouvée intacte le plus souvent dans ces cas. Mais cette hémiatrophie s’est rencontrée très souven£ lorsque le thalamus était lésé, eL en particulier dans son segment postérieur (surtout du fait d’hémorrhagie). On ne saurail affirmer en connaissance de cause qu’il s’agil ici de la perte d’influences Lrophiques (Quixekr) ou de troubles vaso-moteurs (DankscuEwrrscu). Ge qui permellrait de mieux comprendre la nature de celle hémiatrophie, c’est qu’elle coïncide souvent à la fois avec des troubles de sensibilité et de vaso-molricilé ; on (1) C. vox Moxakow. Gehirnpathologie. Wien, 1897, 588-9