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THÉORIE DES ÉMOTIONS

LA DOULEUR

LE RIRE ET LE PLEURER SPASMODIQUES

Douleur. — Thermoesthésie. — La douleur n’est pas une sensalion : c’est un mode de la sensibilité, une forme du sentiment, du Lon affectif, toujours associé à quelque sensation, tactile, musculaire, articulaire, tendincuse, ete. Il ne saurait donc exister d’organes périphériques de la doulcur, ni de nerfs spéciaux dont l’excitation la puisse provoquer, ni de centres de perception, séparés ct dislincts, dans le cerveau, pour la conscience de cette modalité de la sensibilité générale (Daxa). Les physiologistes allemands entendent, on le sait, par le mot (Gemeingefühl) des états, agréables ou désagréables (Ge/fühlston), de cénesthésie qui ne sauraient ètre ni décrits ni comparés, et se rapportent aux sensations de la faim et de la soif, de dégoût, de fatigue, de frisson, de vertige, de chatouillement, de volupté ou de douleur, de bien-être ou de mal-être (santé el indisposilion), de gène ou de facilité de la respiration, de la circulation, etc. La durée de ces états ne coïncide point avec celle de l’action qui les détermine ; ils n’apparaissent et grandissent qu’après qu’un temps plus ou moins long a suivi l’excilation ; ils persistent ct survivent à la cause d’irritation. Aueunce notion des objets qui les ont provoqués ne s’associe à ces élats (1). Toute excitation d’un nerf sensible — mécanique, thermique, chimique, électrique, trophique, etc. — peut produire de la douleur, que l’excitation porte sur le centre, le parcours ou la terminaison de ce nerf. Quoique centrale, la douleur est toujours localisée à la périphérie (loi de la perception excentrique, illusion des ampulés). IL existe une « douleur centrale », quoique lLoujours localisée périphériquement : ces états sont communs dans l’hypocondrie, l’hystérie, l’aura épileptique, ete. L’irrilalion des organes centraux du système nerveux détermine de la douleur au (1) EE. Wesen. Tustsinn und Gemeingefühl. Wacxenws Mandwüôrlerbuch der Physiologie, I, 186.