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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

τῶν ἐν τῷ σώματι ξυμβαλλόμευον ἐς ppévmaty À rà aux. » L’auteur connaissait un grand nombre d’exemples où les modifications du sang modifient l’intelligence. Et au premier livre des Maladies : « Le sang dans l’homme apporte.la plus grande part de l’intelligence, quelques-uns mème disent qu’il l’apporte tout entière, ëner δὲ λέγουσι τὸ πᾶν. » Α cet égard, l’auteur du traité du Cœur ($ 10 et 11) est encore le maître de DEscanTEs, de WiLuis, de VIEus-SENS. Ce que ces maitres de la science et de la pensée moderne ont appelé, après GALIEN, les esprits animaux, n’était, on le sait, que le sang artériel débarrassé de tous ses éléments impurs (cruor, serum), enlevés par les veines et par les glandes de l’encéphale, et distillé ou rectifié au delà de toute expression dans son passage à travers les fins canaux sanguins des plexus choroïdes et de l’écorce cérébrale, comparés par WiLLis aux serpentins des alambics. L’auteur du traité du Cœur dit, en effet, que « l’intelligence de l’homme est innée dans le ventricule gauche et commande au reste de l’âme, your γὰρ ἡ τοῦ ἀνθρώπου πέφυκεν ἐν τή λαιῇ κοιλίη κχὶ ἄρχει τῆς ἄλλης φυχῆς. » Ότ le ventricule gauche du cœur ne contient pas de sang ; cela résulte du moins d’une vivisection pratiquée par ce médecin : « Sur un animal égorgé, ouvrez, dit-il, le ventricule gauche, et tout y paraîtra désert, sauf un certain ichor, une bile jaune etles membranes dont j’ai parlé. Mais l’artère n’est pas privée de sang, non plus que le ventricule droit » ($ 10-11). Ainsi le ventricule gauche ne contient pas de sang ; ses valvules empêchent que le sang de l’aorte n’y pénètre ; il reçoit bien l’air par les veines, mais sa nourriture véritable, il la tire d’une « superfluité pure et lumineuse qui émane d’une sécrétion du sang », et c’est pourquoi ce ventricule est le siège du feu inné et de l’intelligence. Si l’on prend garde au sens de ces trois ou quatre expressions du vieil auteur hippocratiste, xadapñ, puroets, diénpiats Tob aluatee, On aura comme le sommaire et l’abrégé des doctrines qui, pendant plus de deux mille ans, ont expliqué la nature de l’âme raisonnable et des esprits animaux par une sorte de feu, de « flamme très vive et très pure » (DESCARTES), résultant de la séparation ou distillation des éléments du sang.

Les médecins grecs du v° siècle estimaient que la moelle épinière ou dorsale provient du cerveau {Des maladies, 1, $ 5 ; Des chairs, $ 4) et que les méninges, l’une supérieure, plus épaisse, l’autre ténue, appliquée sur le cerveau, enveloppent l’encéphale. Sous le nom de cordons (réva), ils possédaient quelques vagues notions des nerfs (n° livre des Épidémies. Œuvres, v, 125). La connaissance des rapports entre les symptômes cliniques des affections du cerveau et de la moelle et les lésions connues de ces parties, quoique les faits fussent souvent bien observés, ne modifia en rien l’opinion traditionnelle sur la nature et les fonctions de l’encéphale. On savait que, dans les blessures du cerveau ducs soit à des acci-