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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

du tronc, suivant l’intensité el la durée de l’excitation des cellules nerveuses de ces centres ? Rien de plus nel que les paralysies motrices qui succèdentà l’ablation et aux lésions destructives des mêmes aires corlicales ; mais de quelle nature sont ces phénomènes de parésie ou de paralysie des mouvements ? Le chien auquel on a enlevé les deux gyrus sigmoiïdes ne présente point pour cela de paralysie motrice proprement dite, si l’on entend par ces mois un défaut absolu de motililé. Personne, pas mème Muxx, n’a jamais soutenu rien de semblable(r). Si un lapin, dont le cerveau loul enlier a été enlevé, peut encore courir, pourquoi l’ablation des zones motrices du chien, une fois les effets du traumatisme opératoire disparus, empêcherait-elle cet animal de mordre, de nager, d’exécuter tous les mouvements, à l’exception toutefois de ceux dont les représentations corlicales ont été pour toujours détruites par l’ablation de leur substratum organique, c’est-à-dire ici des deux gyrus sigmoïdes ? Ainsi tombent les arguments spécieux de l’éternelle polémique de Gorrz contre la docirine des localisations cérébrales. De ce qu’un chien, après l’ablation des zones motrices, peut marcher, éviter les obstacles, broyer et déglutir ses aliments, bref, exécuter tous les mouvements automaliques et réflexes, tous les mouvements associés et profondément organisés, dont l’intégrité des centres bulbo-médullaires est la condition suffisante, il ne suit pas qu’il puisse présenter volontairement la palte, la retirer devant une aiguille menaçante ou s’en servir avec adresse pour saisir un os.

Ces troubles de la motilité volontaire, en entendant par celle expression tout mouvement précédé d’une représentation mentale de l’action à effec-Luer, ni HirziG, ni Muxxk, ni GourTz, ne les ont jamais vus s’amender el disparaitre quand les régions motrices avaient élé exactement enlevées sur Les deux hémisphères ; dans le cas contraire, une portion de ces centres avait sûrement élé épargnée. Après une lésion profonde, bilatérale, du cerveau antérieur, écrit GoLrz lui-même, « les chiens ont perdu la faculté de faire jouer certains groupes de fibres musculaires d’une manière appropriée dans certains actes ». Ces troubles du mouvement volontaire consécutifs aux destructions de la zone motrice, Hirz1ic, dans deux travaux de 1873 et de 1836, les avait considérés comme « l’expression de troubles de l’activité représentalive », c’est-à-dire comme l’effet de la destruction des images motrices de telles ou telles catégories de mouvements volonlaires. Si donc l’animal opéré n’’exécule plus certains mouvements, ou ne le fait que d’une façon défectueuse, ce n’est pas parce que ses muscles (1) Hsrzic. Ucber die l’unktionen des Grosshirns. Biol Gentralbl , VI, 560.