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LE THÉÂTRE INDIEN. 317

gourou ou directeur de conscience de Sa Majesté Kalivatsala ! Citons certains traits expressifs de cet ouvrage bizarre.

DHARMANALA.

Que nous prescrit la loi? « Vous ne commettrez point d'adul- tère. »

COUGARMAPANTCHANANA.

Radotage d'insensés ! Pratiquons la loi, comme les saints et les dieux eux-mêmes la pratiquaient : faisons ce qu'ils faisaient, et non pas ce qu'ils nous ont dit; à quoi bon observer des comman- dements qu'ils ont violés? Indra (le dieu du ciel) abusa sous un dé- guisement d'Ahalyâ, compagne de son précepteur Gôtama; Tchan- dra (le dieu de la Lune) séduisit également Tara, épouse de son maître spirituel Vrîhaspati; Yama (le dieu des morts) ravit celle de Pândou, prince d'Hastinàpoura, en empruntant la forme de son mari ; Mâdhava (ou Krishna) débaucha les femmes de tous les bergers des forêts de Vrindàvana. Ce sont ces fous de pandits qui se complaisant en leur rigorisme, ont décidé doctoralement que l'adultère était un péché.

DHARMANALA.

Mais c'est là un précepte des rishis (patriarches célestes) ; que répliquez-vous à cela ?

COUC ARM AP ANTCH AN AN A .

Ce sont des imposteurs que vos rishis. Devenus trop vieux pour goûter les plaisirs, ils les ont proscrits et, incapables d'éprouver une tentation, ils ont interdit aux autres des jouissances dont il ne leur était plus possible de profiter.

TOUS.

Bravo ! oui, c'est très-vrai ! jamais, jusqu'à ce jour, nous n'a- vions entendu exposer des préceptes aussi orthodoxes!

En conséquence de cette admirable doctrine, le roi Kali- vatsala décide qu'on annoncera, au son du tambour et pat- ordre de l'autorité, la substitution définitive duviceàla vertu et que le corps des brahmanes sera banni à perpétuité : c'est la proclamation officielle de l'impiété et du matérialisme. Cet

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