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304- ÉTUDES SUR LA LITTÉRATURE SANSCRITE.

dans le Mégha-Dûta de Kàlidàsa et dans le Wishnou-Purâna, et elle a fourni le sujet d'une des nouvelles du recueil de So- madéva, le Vrihat-Cathâ, et le titre d'un roman de Soubandhou. La décadence morale s'y fait sentir : les principes y ont moins de fermeté, les sentiments moins de délicatesse ; l'état social a changé. De même, au point de vue littéraire, l'inspiration poétique y languit, et le jeu des passions y cède la place à des difficultés de versification. Le style d'ailleurs en est élégant; mais les pensées y sont froides et sèches. On a dit qu'il était du à la plume de Dhavaka qui, moyennant le don de cent mille roupies, aurait eu la faiblesse de le vendre à son patron, le prince de Cache- mire, Srî-Harscha-Déva, et le prologue, prononcé par une actrice et son directeur, a consacré cette paternité dou- teuse. On assure qne ce monarque avait l'habitude d'acqué- rir la propriété de toutes les œuvres d'imagination qui se produisaient à sa cour. Couronné en 1113, ne s'occupant que de littérature et de philologie, vivant toujours en compagnie de poètes, de comédiens et de danseurs, il ne subvenait à ses folles dépenses qu'en enlevant les trésors des temples, les vases sacrés en or et en argent, les statues des dieux : les brahmanes s'en indignèrent; on conspira contre lui, et il périt en 1125, victime d'une insurrection qui renversa égale- ment sa dynastie. L'action de la pièce se passe dans le palais de Yatsa et ne dure que trois jours: elle comporte une quin- zaine de personnages. Voulant nous épargner probablement toute curiosité et toute surprise, le premier ministre Yogan- dharayana nous avertit, dès la première scène, '^que, sous l'ins- piration d'un oracle, ses collègues et lui avaient fait deman- der secrètement pour leur maître, déjà marié àHa^belle Va- savadattà, la main de la cousine de celle-ci, Ratnâvali, fille de Vicramabahou, roi de Sinhalà ou Lanka (Ceylan). Ce roi y consentit, et sa fille partit avec de riches présents; mais une tempête a brisé le navire qui la portait. ReconnaissableTau collier dont elle était ornée, elle a réussi à toucher [la côte et

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