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KAUDASA. 247

��NIPOUNIKA, à part. Je sais ce que je voulais ; allons trouver la reine.

MANAVAKA.

Nipounikà, aie surtout bien soin de dire à la fille du roi de Kaçî que je me suis fatigué à détourner mon royal ami de cette folle illusion, mais qu'il lui suffira de revoir le visage de son épouse pour revenir à elle.

nipounikà. sortant . Je n'y manquerai pas.

11 est inutile d'ajouter qu'un instant après Mânavaka a re- joint son maître et qu'il l'encourage de tout son cœur dans ses rêveries romanesques, bien que, pour sa part, il leur préfère un repas substantiel. Pouroûravas est tout à la poésie, tout à l'amour : avec le brahmane, il entre dans son jardin, s'assied sous un bosquet, s'enivre de l'aspect des fleurs, des oiseaux, de la nature entière. Ourvaçî et sa fidèle compagne Tchi- tralêkha, toutes deux invisibles, descendent du ciel sur un char magnifique et assistent à cet entretien, si intéressant pour elles. Mânavaka conseille plaisamment au roi de penser sans cesse à sa belle en dormant et de la faire peindre de souvenir, afin de la posséder, du moins en songe ou en effigie. Ourvaçî émue grave quelques mots tendres sur une feuille de hêtre et la laisse tomber aux pieds du prince; enfin elle se montre à lui, et leur courte entrevue est troublée par l'approche de la reine : les deux nymphes remontent à tra- vers les airs, et les deux hommes se retirent vers le palais. Ausinarî et Nipounikà, à peine arrivées au jardin, ont trouvé et ramassé la feuille de hêtre qui achève de leur révéler le fatal secret. Au troisième acte, Ourvaçî et son amie sont re- venues voir Pouroûravas ; mais elles sont les témoins mys- térieux d'une scène de réconciliation, plus ou moins franche, entre lui et sa femme. Ausinarî, dissimulant ses soupçons

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