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II

LES VÊDAS



I


Quoi qu’on puisse penser de l’unité ou de la pluralité originaire des races humaines, l’ethnographie et la philologie démontrent avec une égale vraisemblance que la famille des peuples européens se rattache par tous ses rejetons à la souche indo-caucasienne, et que de l’idiome des Aryens procèdent la plupart, des dialectes qui se parlent encore des monts Ourals à l’océan Atlantique, de la mer Baltique à la Méditerranée. On ne saurait donc méconnaître l’importance du plus ancien témoignage de leur civilisation. Je veux parler de la collection des Védas, où se retrouvent les premières traces de certaines fables adoptées depuis par beaucoup de nations européennes, où une philosophie religieuse qui n’était pas sans grandeur était exposée dans une langue admirable qui devait en enfanter tant d’autres. Les livres sacrés, en général, sont dignes de l’examen le plus sérieux et le plus attentif, parce qu’ils portent nécessairement l’empreinte profonde des idées, des sentiments, des croyances du peuple qui les a conservés d’âge en âge en les associant à la pratique de son culte et en leur demandant des leçons ou des oracles. Or, bien plus que la plupart des écrits du même genre, les Védas méritent d’occuper le penseur et l’historien, tant par leur