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en pareil cas serait pleine de déraison, et si, sur ce point, ainsi que sur quelques autres, la France est restée inférieure à l’Allemagne ou à l’Angleterre, si même peut-être elle aurait parfois des leçons à recevoir à cet égard de l’Italie ou de la Russie, c’est là un motif de plus pour combattre cette apathie scientifique.

Nous trouvons donc indispensable de familiariser le public ordinaire avec les grands écrivains de ces époques lointaines, avec les œuvres notables de ces pays reculés. Notre avis est que ces études, encore si récentes, sont appelées à un sérieux avenir ; que, sans vouloir tout y ramener, on devra y recourir souvent pour mieux saisir les traits primordiaux de notre espèce, qui, en substance, a été partout et toujours la même ; qu’on y rencontrera plus d’une occasion d’ingénieux parallèles à établir avec les traditions mythologiques, philosophiques et poétiques que les Hellènes et les Latins nous ont transmises ; qu’enfin il y a là une assise de plus à ajouter au monument que notre siècle est en train d’élever en l’honneur des littératures comparées. Telle est la pensée qui nous a engagé à publier ce livre ; c’est dans ce double sentiment de sympathie et de modération que nous allons passer en revue, l’une après l’autre, les principales productions de la poésie des Indiens.