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LE RAMAYANA. 189

��Nous parcourrons rapidement le IV e livre : Kishkindyà- Khânda (chant de la grotte de Kishkindyâ), qui nous trans- porte dans un monde par trop étrange et parmi des person- nages dont le commerce ne saurait nous être aussi familier qu'aux naïfs sectateurs du Brahmanisme antique. Qu'esl-ce que ce Sougriva, dont il vient d'être question? Un enfant du soleil, un roi des singes qui est en guerre avec un autre singe, son frère aîné, Bàli ; car les animaux ne vivent pas toujours en meilleure intelligence que les hommes. De bêtes à bêtes, il y a aussi plus d'une querelle intestine, plus d'une rivalité de famille, ou plutôt il faut voir, dans ces étranges tableaux, un souvenir confus des divisions fréquentes qui avaient éclaté plus d'une fois entre différentes tribus sauvages des habitants primitifs des forêts. Sougriva, sachant que Ràma et Lakshmana sont entrés sur son territoire, soupçonne en eux des espions de Bàli et s'inquiète ; il charge Hanoûmat d'aller aux informations. Fils illégitime du Vent, cet Hanoûmat jouera un peu dans ce poëme le rôle d'un deus ex machina : fin et rusé, souple et flatteur à l'égal de l'Ulysse homérique, il est, de plus, serviable et bon ; déguisé en prêtre mendiant, il marche au devant des étrangers, les interroge adroitement et les amène chez Sougriva. Ce sont, de part et d'autre, des confidences interminables et des répétitions à l'infini. Sougriva, comme dans la légende grecque d'Atrée et de Thyeste, s'est vu enlever par son frère Bâli sa femme et son trône ; il veut les recouvrer ; Ràma, lui, brûle de revoir Sîtà. Ils unissent leurs griefs et concluent une étroite alliance, scellée par des sacrifices religieux. On se met en route vers la caverne de Kishkindhyà, centre des États de Bàli ; les deux singes en viennent aux mains jusqu'à trois fois : ces scènes de duel se

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