Page:Soumet - Les Embellissemens de Paris, 1812.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et Lutèce, attentive à ces vastes travaux,
Lève un front couronné de chefs-d’œuvre rivaux.
Tu triomphes, Lutèce, et la ville éternelle
Descend enfin du trône où ton héros t’appelle.
Comme si la grandeur attirait la grandeur,
Les merveilles de Rome ont accru ta splendeur.
Que j’aime à parcourir ton enceinte illustrée !
Pour celle des beaux-arts désertant sa contrée,
Le voyageur, assis aux pieds d’un monument,
T’apporte le tribut de son étonnement.
Le fier enthousiasme, au seuil de tes portiques,
Vient souvent reposer ses ailes poétiques ;
Combien de fois l’aspect de tes bronzes vainqueurs,
Des rêves de la gloire a poursuivi nos cœurs !
Le courage s’enflamme et les mœurs s’ennoblissent,
Du chantre harmonieux les hymnes retentissent,
Le vulgaire médite, il s’arrête long-temps
Sous ces murs, décorés de nos faits éclatants.
Ces guerriers, qu’en silence il cherche à reconnaître,
Quels furent leurs destins ? quels lieux les ont vu naître ?
Quel trône a disparu devant leurs étendards ?
Il compte leurs lauriers, les suit dans les hasards,