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Et s’élevait non loin des marches de l’autel
Comme le second dieu de ce temple immortel ;
La nef se décorait de festons magnifiques,
Devant les murs guerriers, les bronzes pacifiques
Faisaient gronder leur joie et prêtaient tour-à-tour
L’accent de la victoire aux transports de l’amour.
Les uns, pour célébrer la fête de famille,
Dépouillaient de ses fleurs l’odorante charmille,
Et d’autres ombrageaient, dans le lieu solennel,
Des drapeaux de Madrid le buste paternel.

    Tout-à-coup un guerrier vers Charles X élève
Le seul bras qu’il sauva des atteintes du glaive :
« Salut, Roi chevalier, dont le marbre chéri,
» Disputant notre amour à l’airain de Henri,
» Atteste à tous les cœurs qu’un même vœu rassemble,
» Qu’il laissa sur la terre un fils qui lui ressemble !
» Salut ! ma voix est pure, un enfant des combats
» Expire pour ses Rois et ne les flatte pas,
» Des palmes du triomphe il embellit leurs fêtes,
» Pour hommage, à leurs pieds, il porte ses conquêtes ;
» Et par quelques lauriers, dans ce jour de bonheur,
» D’oser parler de toi j’ai mérité l’honneur.