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« A l’arbre des enfers l’espérance eut sa fleur.
« Et dans les champs si beaux de la sphère étoilée,
« La récolte de Dieu par l’amour fut doublée. »
Il dit… Le vol léger des deux époux bénis
Se perd dans le Seigneur qui les a réunis.
Leurs cœurs sont embaumés de bonheur et de myrrhe ;
Dans ces cœurs transparents le firmament se mire,
£t n’y rencontre pas un seul amour moins pur
Que les feux constellant sa coupole d’azur.



Cieux, chantez ! car du fond de l’œuvre expiatoire
Le Fils qui manquait seul à la sainte victoire,
Remonte vers le Père ; il vient, Emmanuel,
Prendre la place vide au sein de l’Éternel.
Les heures d’agonie à son front resplendissent,
Les sept palais divins d’eux-mêmes s’agrandissent.
Il monte au premier ciel par de vivants chemins,
Échelle de soleils échappés de ses mains ;
Et chacun des degrés que l’infini seul compte,
Rayonne de splendeur moins que le pied qui monte.
Oh ! qui commencera l’hymne du Fils vainqueur ?
La mère immaculée ayant sa harpe au cœur.


MARIE.


« Gloire au triomphateur ! Gloire à l’agneau fidèle !
Il vient revivre en moi, sur mon sein maternel.
Quand chaque mère avait son premier-né près d’elle,
Qu’il manquait, sans mon fils, de bonheur dans le Ciel !
Je veux, comme une vigne en fleurs, après l’orage,
Répandre doucement la fraîcheur et l’ombrage
Sur les pieds fatigués de mon unique