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Et l’enfer monte aussi, l’enfer qu’elle précède
Dans l’espace élevé que le chaos leur cède.
Pour terminer la lutte il ne faut qu’un moment.
La mer de soufre avec un long frémissement,
Exhausse un réprouvé sur chacune des cimes,
De ses flots convulsifs, et l’arrache aux abîmes ;
Montant avec l’offrande et la voix du martyr,
Arrive au ciel des cieux le cri du repentir.
Les saints vieillards assis sous les doctes ombrages,
Du livre de la vie ont agrandi les pages ;
Déjà prêts à tracer, sous chaque nom écrit,
Tous les noms fraternels nés des larmes du Christ.
Et les quatre animaux, symbole prophétique,
Que vit aux pieds de Dieu l’œil apocalyptique,
Affranchis du lien qui les tient enchaînés,
Se sont, du père au fils, dans l’ombre échelonnés,
Attentifs aux soupirs du martyr adorable,
Qui passent remplissant l’espace immesurable.

Et Dieu laissait le ciel et l’enfer se chercher,
Et les deux infinis l’un vers l’autre marcher.

Alors Jésus s’écrie… « O force expiatrice !
« Pardon, souffrance, amour, trinité rédemptrice,
« Ame de Jésus-Christ, pouvoir que j’acceptai,
« Quand Jéhova créait l’être et sa liberté :
« Triomphe ! achève ! enfante une autre Eucharistie,
« L’autel est maintenant assez haut pour l’hostie !
« Martyr universel, Sauveur illimité, -
« Ce Calvaire manquait à ma divinité.
« O mon père !!! mon père !!!