Succombe au charme heureux qu’elle tient embrassé.
Comme piquée au cœur par le serpent sonore,
Sa force l’abandonne, et voltigeant encore,
Les derniers sons émus du talisman vainqueur
Viennent baiser ses yeux obscurcis de bonheur.
Tel un doux rossignol, luth ailé qui soupire,
Jaloux du luth savant qu’un troubadour inspire,
Chante, pour arrêter les défis insultants
De ce nouveau rival étranger au printemps.
Sa voix de ses refrains déroule le caprice ;
Son plumage innocent du combat se hérisse ;
Il tressaille, il s’irrite, il change de rameaux ;
Le vallon pour lui seul ouvre tous ses échos.
Mais sa force s’éteint, sa voix se décolore,
Et son hymne à la nuit n’atteindra pas l’aurore ;
Ainsi que son espoir son souffle ardent a fui ;
L’infatigable luth a plus d’accords que lui.
Il se tait, lui, l’amant de la rose enflammée !
De la création la voix la plus aimée !
Il croit que sa défaite est une insulte à Dieu ;
Le jasmin qu’il habite a son dernier adieu ;
Dans les rameaux plaintifs que Zéphire balance,
Poète aérien, tué par son silence,
Il tombe défaillant ; il tombe de sa fleur,
Sur le luth dont le chant vient de briser son cœur.
Et semble, en expirant, doux rival qui pardonne,
Léguer à son vainqueur l’âme qui l’abandonne.
La voilà m’appelant son maître et son seigneur ;