Les constellations, sur leur route infinie,
Contemplent tristement l’orageuse agonie.
Jamais comète, errant dans l’empire étoile,
N’arma de plus de feux son vol échevelé !
Et le lion céleste, inondé de lumière,
Craint que l’embrasement n’atteigne sa crinière.
Tu meurs, gloire des nuits, lueur du firmament !
De chacun de tes feux sort un gémissement,
Comme un adieu funèbre au soleil qui, plus pâle,
Apparaîtra demain sous un voile d’opale ;
Et qui, vers l’horizon épiant ton retour,
Dans les cieux, pour te voir, prolongera le jour.
Nous ne te verrons plus, esclave rayonnante,
Te lever chastement de l’onde frissonnante ;
Et, quand la terre dort sous l’azur calme et beau,
Pour ta reine indolente allumer ton flambeau.
Nous ne te verrons plus te suspendre à ton temple
Comme un miroir magique où la paix se contemple :
Compagne du silence, à travers les roseaux
Assoupir tes clartés sur la fraîcheur des eaux ;
Dans le gazon bleuâtre en glissant faire éclore
Des fleurs que n’ouvre pas le réveil de l’aurore ;
Sous le voile abaissé des feuillages amis,
Couvrir d’un réseau blanc les ramiers endormis ;
Et venir argenter de tes baisers si calmes
Le nid des loxias dans l’éventail des palmes ;
Passer mélancolique, et recréer pour nous
Sous ton regard d’albâtre un univers plus doux !
Nous ne te verrons plus, dans ta limpide fête,
Laisser tomber du ciel les perles de ta tête ;
Et, pour désaltérer tes sylphes transparents,
Remplir le sein des lys de tes pleurs odorants ;
Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/214
Cette page n’a pas encore été corrigée