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Elle se leva et sortit. Alors les larmes éclatèrent, les sanglots rompirent la barrière que leur avait opposée l’orgueil de la fille humiliée, et un moment elle fut prise de cet abandon de soi-même qui mène droit au suicide. Mais ce désespoir ne fut que d’un moment, car ce qui faisait la faiblesse de cette femme faisait aussi sa force, et elle s’imagina que sa mort serait un trop beau triomphe pour le misérable qui l’aurait ainsi vaincue jusqu’à la tombe. Elle résolut de vivre, mais elle ne voulut pas vivre entourée de tout ce qui pouvait deviner son malheur et l’en humilier. Avant d’être rentrée chez elle, son parti était pris ; avant d’avoir revu sa mère, elle avait vendu sa vie pour pouvoir quitter la France.

fin du premier volume.