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et tous deux sortirent. Madame Buré était tremblante, les grands-parents troublés ; les jeunes filles semblaient seules étonnées. À peine les deux hommes étaient-ils sortis que l’on entendit l’éclat de leur voix. Madame Buré quitta le salon, les grands’parents la suivirent. Luizzi resta seul avec mesdemoiselles Buré.

— C’est un grand malheur, dit-il, et je conçois la colère de monsieur votre oncle : il est si cruel, quand on est honnête homme, de se voir trompé, que je partage son indignation.

— Pour une si faible somme ! dit l’un des enfants.

— Que dites-vous, Mademoiselle ? cinquante mille francs !

— Oh ! Monsieur, notre maison a subi de bien plus grandes pertes sans que j’aie jamais vu mon père et mon oncle dans cet état.

— D’ailleurs mon oncle devait s’y attendre, dit l’autre jeune fille ; je l’ai entendu dire souvent que M. Lannois finirait par faire de mauvaises affaires, et c’était lui pourtant qui poussait