III
LES IRONIES DE LA MORT
Enfant mal accueilli, comme un fardeau qui gêne,
« O madame la Mort, disais-je, à mon secours ! »
Mais elle : — « Cher baby, j’aime à trancher des jours
Pleins d’azur ; j’attendrai que le ciel t’en amène. »
A vingt ans, rebuté par la beauté hautaine,
« Cette fois, c’en est fait, criai-je à l’autre, accours ! »
Mais elle : — « J’ai souci des cœurs pris à leur chaîne ;
J’attendrai que tu sois aimé de tes amours. »
Plus tard, nouveaux appels (je débutais poète) ;
Mais elle : — « Je fais cas d’un laurier sur la tête ;
J’attendrai qu’on t’imprime et que tes vers soient lus. »
Aujourd’hui, las de tout, je l’implore ; mais elle :
— « Non pas ! ton âme aspire à l’heure solennelle ;
J’attendrai pour venir que tu n’y songes plus. »