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Je me passerai bien que vous les approuviez.

L’homme au roman devait suivre son modèle et se conformer à son type. Il soulève, en outre, une question qui ne pouvait se poser entre Alceste et Oronte. Il nous impute de « manquer d’indépendance et d’impartialité », d’être « inféodé à un parti » et en état de « vassalité intellectuelle », de nous acharner « avec une patience de bœuf et un sombre enragement de sectaire » contre lui, Bertrand, à cause de ses convictions, et « contre tous les écrivains indépendants, contre quiconque n’adhère pas à notre vulgaire Credo… »

M. Louis Bertrand se trompe, et il le sait bien. Ayant nous aussi quelques vues sur certains sujets d’intérêt général, nous discutons et combattons, comme c’est notre droit et comme tous les critiques l’ont toujours fait, les idées adverses que nous regardons comme fausses. Mais à côté de la critique des idées, qui est sans doute légitime et que M. Bertrand a souvent pratiquée pour son compte sans ménagement, il y a la critique purement esthétique et littéraire, qui doit assurément rester objective et impartiale. De cette impartialité obligatoire, nous avons donné maintes preuves dont quelques-unes ne peuvent être ignorées