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supérieur. Mais M. Louis Bertrand n’en est pas à une contradiction près. Il est l’ennemi personnel de la logique, même lorsqu’il lui arrive de n’être pas en colère. D’ailleurs, il n’en rougit pas ; il s’en vante ! C’est son système. Poursuivons. À notre « servilité d’esprit » bien connue (notamment d’un certain nombre d’académiciens) s’ajoute, d’après M. Louis Bertrand, « une tare morale assurément plus grave : la haine du médiocre ou de l’inférieur contre tout ce qui le dépasse ». Ce qui nous dépasse, pour M. Bertrand, c’est, bien entendu, M. Louis Bertrand lui-même, et principalement son plus récent volume, qu’il tient pour un chef-d’œuvre. Nous regrettons de ne pouvoir partager cette dernière opinion. L’auteur de Sanguis martyrum continuera donc à nous considérer comme « totalement dénué de goût, de sensibilité littéraire… pas très intelligent… un maquignon en foire, et qui pis est, un maquignon normand… une quantité négligeable… », etc… Alors, pourquoi M. Bertrand ne nous néglige-t-il point ? Mais l’homme au sonnet s’était écrié :