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157. Puisque tout ce qui a commencé doit périr, la doctrine du Bouddha est-elle aussi destinée à disparaître ?

Tant que le monde subsistera, la doctrine du Bouddha ne périra pas. Car son esprit est l’éternelle vérité elle-même entrée dans la forme terrestre du mot et de

    leur essence intime. Il n’est donc ni hostile à la science, ni dans sa dépendance.

    Le Bouddhiste éclairé se trouve dégagé de tout préjugé en face des sciences naturelles. Il en examine les résultats, sans être influencé par des scrupules religieux et accepte celles de leurs théories qui lui semblent les plus justes. Aussi, les savants européens ont-ils été toujours bien accueillis dans les pays bouddhistes.

    Le Bouddhiste sait que la science, comme tout ce qui est terrestre, est sujet à changer, qu’elle marche dans un progrès constant et qu’elle peut aujourd’hui enseigner des choses grandes et utiles, qu’on ne connaissait pas du temps du Bouddha. Il sait d’autre part que, quels que soient les progrès de la science, on ne pourra rien découvrir qui soit en contradiction avec la parole du Bouddha. Dans les idées bouddhiques, la science est la sœur terrestre de la vérité éternelle ; elle éclaire notre intelligence et la rend accessible à la connaissance supérieure. La vérité éternelle, que le Bouddha a annoncée, conduit à la lumière et à la délivrance.

    Celui qui a complètement reconnu et compris les Quatre Vérités de Salut, peut, à la vérité, se passer de la science ; mais la science la plus profonde, considérée par rapport à la connaissance supérieure, fait encore partie de l’ignorance (Avidya), puisqu’elle ne saurait nous délivrer de la souffrance et de la nécessité de revivre.