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le vampire.

et le vida précipitamment. Pendant ce temps, Horatio feuilletait un journal anglais. Puis, l’ayant replié sur un article, il le présenta à Robert.

— Lisez ces quelques lignes ; cela vous intéresse peut-être.

Le jeune homme prit le journal, y jeta les yeux, et le rendit aussitôt au lord.

— Vous m’excuserez ; mais je ne comprends pas très bien l’anglais.

— Ah ! il faudra l’apprendre. Vous entendez, sir James, monsieur de Rolleboise ne connaît pas l’anglais.

— Nous le lui enseignerons, répondit simplement le baronet qui paraissait employer sa bouche à un tout autre usage qu’à parler.

— Si monsieur de Rolleboise veut m’écouter, je vais lui traduire cet entrefilet. C’est ainsi, je crois, que vous nommez cela ici ?

— Peut-être… Je ne suis pas journaliste.

Robert appuya sans façon ses coudes sur la table et attendit que l’Anglais commençât.

— « On écrit de Carluke, (Écosse). — À quelques lieues de Stonebyres s’élève sur la Clyde, un vieux château. Cette ruine se nomme le Château des Chutes, Castle of the falls, et appartient à sir James Cawdor, baronet. Mais ce gentilhomme n’y met jamais les pieds. Ce manoir ainsi inhabité est, assurent les habitants de la contrée, hanté certaines nuits par des esprits malfaisants. Si bien que les paysans l’ont débaptisé de son nom primitif, et le désignent communément sous celui de Château des Vampires. En effet, ils prétendent qu’à certaines époques, par des nuits sombres, les croisées