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le vampire.

— Peut-être.

— Mais, mon pauvre ami, il n’en existe plus que dans les romans de femme. Rassurez-vous donc, car rien de tout ce que vous redoutez avec raison, ne vous sera imposé.

— Et cette femme me sera livrée ?…

— Ah ! vraiment, vous me fatiguez !… Je vous le répète une dernière fois. Non-seulement cette pauvre femme, mais encore celle qui passe, si vous la voulez. Puis, la jeune fille qui méprisa votre premier amour, et bien d’autres encore.

— J’accepte.

— Quand revenez-vous à Paris ?

— Ce soir.

— Soyez demain à la taverne anglaise. Nous dînerons ensemble.

— Et là, je saurai tout ?

— Tout.

— Et si vos conditions ne m’agréent pas et que je ne veuille plus ?…

— Alors, continua Horatio sur le même ton calme et froid, dans une heure vous ne sauriez plus rien. À demain.

Cinq minutes après, la voiture avait descendu la côte et Robert se trouvait seul. Cette scène qui aurait pu jeter le trouble dans un esprit plus candide, donna au jeune homme une force salutaire qui fit diversion au passé.

— Ah ! je ne me trompais donc pas ! s’écria-t-il, les fictions viennent bien de la réalité !…