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V.

Une Nuit désagréable.

Indépendamment des portraits que nous aurons à faire, il nous en reste quelques-uns à finir. Que M. de Rolleboise veuille donc prendre un fauteuil et nous accorder une courte séance. — Robert avait vingt-cinq ans. Bien des jeunes hommes, à cet âge, agissant toujours par des actions dépendantes, ne sont encore rien par eux-mêmes. Mais Robert n’avait pas subi cette jeunesse d’écolier. Son esprit ne s’était jamais senti balloté dans des éventualités indécises. Toutes les heures de sa vie avaient été certaines. À vingt ans il était homme, car à vingt ans il s’était trouvé seul dans la vie. Aussi, à cette époque, sa physionomie se dépouilla tout à coup de l’expression irrésolue de l’adolescent insouciant du demain. Son allure devint ferme et arrêtée. La raison pratique, cette routine de l’homme de bon sens, surgit à sa volonté. — Au physique, Robert n’ayant pas donné