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le vampire.

çues, et pour lesquelles les femmes se passionnent toujours parce que leur sexe les devine.

— Je me rappelle maintenant cette soirée et ce départ tout à fait indépendant de ma volonté. Je vous aurais bien écrit pour vous décharger du poids de cette obligation, mais j’ignorais votre nom. Ainsi, je regrette amèrement que cette petite dette vous ait occupé de la sorte, du moins si j’en juge par la patience dont vous avez fait preuve ce soir.

— Je ne vous le cèlerai point, monsieur de Rolleboise, un autre but m’amène chez vous.

— Tant mieux, monsieur, et je vous sais gré de me le dire aussitôt.

— J’arrive à Paris pour la première fois et n’y connais que vous. J’ai encore sur moi une lettre pour un excellent ami de mon père, monsieur de Lormont ; mais, monsieur de Lormont n’est pas à Paris.

— En effet, monsieur le vicomte est en Normandie depuis trois semaines bientôt.

— Vous connaissez beaucoup cette maison, m’a-t-on dit. Je viens donc tout simplement vous prier d’être assez aimable pour m’accompagner en Normandie.

— Votre proposition est d’autant plus opportune et agréable, que je devais me rendre demain chez l’ami de monsieur votre père. Ainsi, ce sera avec beaucoup de plaisir que je ferai ce voyage. Si j’en crois les bruits du monde, monsieur et madame de Lormont ne reviendront plus à Paris, et quitteront même prochainement la France pour l’Angleterre. Cette différence de climat et ce changement de mœurs ne souriront peut-être pas