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le vampire.

et le coupé vint se placer lentement à l’origine d’un vaste escalier.

Un jeune homme poussa la portière et descendit. Abandonné à son élan, il avait déjà gravi quelques marches lorsqu’apparurent, de l’intérieur de la voiture, toutes les volités soyeuses d’un vêtement de femme. Aussitôt le monsieur revint avec l’expression assez extraordinaire de quelqu’un à qui une distraction aurait fait oublier certaines convenances usuelles. Il adressa un mot au cocher, et prenant sans autre cérémonie la main de cette personne, ils atteignirent sans mot dire le seuil d’un appartement d’un des étages inférieurs.

Par distraction, probablement encore, le jeune homme entra le premier, sans s’inquiéter autrement de la femme qui le suivait. On parvint de la sorte à une chambre de nuit. L’homme se laissa tomber dans un fauteuil, la femme s’étendit sur un canapé.

Le valet présenta à son maître une carte sur un plateau d’argent.

— Je ne connais pas ce nom, se dit-il, en regardant des deux côtés ce carré de papier tracé de lettres imperceptibles.

— Cette personne est au salon où elle attend monsieur depuis dix heures.

Le jeune homme se leva aussitôt. Mais à ce moment son regard tomba sur la jeune femme étendue dans le sopha. — Il revint sur son siège.

— Allez porter mes excuses à ce monsieur si je ne me rends auprès de lui que dans quelques minutes. Je ne suis pas seul.

Le valet sortit. Alors seulement le maître vint se pla-